Le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, préfère voir le verre à moitié plein, sans toutefois pouvoir cacher sa déception. Vendredi, les 185 pays réunis à Genève n’ont pas réussi, au bout de dix jours de tractations, à conclure un ambitieux traité global pour lutter contre la pollution plastique. Les négociations sont en cours depuis 2022 et un nouveau sommet de la dernière chance vient de se solder par un échec retentissant. Serge Wilmes salue en fin de compte le fait que les «travaux conjoints ont considérablement progressé», avec à la clé «un texte amélioré» qui devrait servir de base pour la poursuite hypothétique des pourparlers.
En ce mois d’août, les vacanciers venus de toute l’Europe profitent du soleil et de la mer autour de la Méditerranée ou au bord de l’Atlantique. Le plastique qui pollue les océans n’est pas visible depuis les plages. Dans le même temps, les touristes jettent leurs déchets sur le sable ou carrément dans l’eau… À l’Exposition universelle qui se tient à Osaka, au Japon, le pavillon portugais met l’accent sur le «Dialogue bleu». Les visiteurs découvrent l’importance d’océans sains. Plus de trois milliards de personnes doivent leurs moyens d’existence à la biodiversité marine et côtière. Pourtant, les humains ne prennent pas assez soin de leur mer. Chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans nos océans. L’absence d’un accord sur la réduction du plastique va encore aggraver la pollution marine. En moyenne, 13 000 morceaux de déchets plastique sont présents sous chaque kilomètre carré d’océan.
«La lutte contre la pollution plastique est un combat de longue haleine, mais il est impératif d’avancer ensemble», clame Serge Wilmes. Il est consternant de constater que les pays «ambitieux», dont les États membres de l’UE, le Canada et l’Australie, mais aussi un grand nombre de pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, ne parviennent pas à s’imposer contre les grands pays producteurs de pétrole pour enfin faire avancer la protection de l’environnement et du climat. Car ce qui vaut pour le plastique est aussi valable pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À l’approche des dix ans de l’accord de Paris, l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5 °C s’éloigne toujours plus…