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Le numérique à tout prix?

Le passage à l’ère numérique, ou plutôt l’accélération de ce processus qui approfondira la digitalisation de la société, est actuellement un sujet très à la mode en politique. Il s’agit sans aucun doute d’un énorme défi à relever, mais pour l’instant tout ce processus n’est pas encore très palpable pour le simple citoyen. Certes, presque tout le monde utilise aujourd’hui un smartphone et profite de bon nombre d’applications qui facilitent la vie. Pour regarder la télévision, un décodeur est désormais obligatoire (lire notre dossier du jour). D’autres exemples existent.

Tout cela ne constitue cependant que les prémices d’un véritable changement d’ère. Surtout le marché du travail va fortement évoluer. Déjà aujourd’hui, les patrons ont du mal à trouver les bons candidats à recruter dans le domaine technique. Au lieu de sauter les étapes, il faudra donc poursuivre les efforts pour adapter le système scolaire aux besoins de demain. Mais pour faire place au tout numérique, il ne faudra pas mettre de côté la nécessité pour chaque élève de disposer de bases solides. De bonnes connaissances en langues et une large culture générale restent en effet des atouts indispensables.

Ensuite, la révolution numérique ne doit en rien faire oublier le volet social. Avec toujours plus d’automatisation, le nombre de salariés risque de baisser. Un exemple? Les caisses automatisées dans les commerces… L’évolution ne va pas s’arrêter là. Un des principaux devoirs des responsables politiques, mais aussi économiques, sera d’anticiper les choses afin d’éviter que l’équilibre social se brise encore plus.

Ce genre de considération est déjà plus terre à terre que les grands discours théoriques entendus ces derniers mois. La semaine prochaine sera fait un nouveau point sur l’avancement de la stratégie pour la troisième révolution industrielle, le fameux processus Rifkin. Il est indéniable que toute cette thématique va marquer la campagne électorale en vue des législatives d’octobre 2018. Les soucis des électeurs risquent cependant d’être bien différents. Il faudra faire attention à ne pas rater la marche.

David Marques