La crise liée au coronavirus propulserait les habitants de la planète dans un nouveau monde. Un monde plus équitable, plus durable, où les habitants auraient les yeux ouverts sur les priorités et leur environnement. En attendant, heureusement que l’ancien monde est là pour nous aider à surmonter l’épreuve de la pandémie… Depuis plusieurs semaines, c’est une avalanche de masques qui submerge le pays et l’Europe. Et c’est tant mieux. Ces précieux masques, qui sont majoritairement fabriqués dans des usines à l’autre bout de la planète, sont envoyés par des avions-cargos chargés à bloc là où les populations en ont besoin. Certaines choses ne changeront jamais…
Près de chez nous, les communes de Metz Métropole ont distribué à leur population des masques en tissu, près de 200 000 pour être exact. Certains habitants se sont offusqués en découvrant qu’ils avaient été fabriqués au Pakistan. Réponse des élus qui ont passé la commande : aucune entreprise locale ne pouvait honorer cette demande importante en si peu de temps. Il a fallu faire des choix et les assumer en attendant que les usines de masques jetables ou réutilisables poussent dans notre Grande Région comme des champignons (pas sûr que cela arrivera un jour). Oui, décidément, le monde d’avant va encore subsister quelque temps au moins pour combattre la maladie. Un autre exemple? Aux États-Unis, c’est le grand retour des sachets en plastique dans les commerces. La raison invoquée : ces sachets sont jetables et les clients peuvent s’en débarrasser une fois les courses effectuées. Adieu le cabas réutilisable qui peut soi-disant porter des traces du virus. Les lobbyistes de l’industrie plastique s’en donnent actuellement à cœur joie à Washington. Ils ont le vent en poupe. Il faut dire que le monde médical (surblouses, masques, visières, gants…) est gourmand en plastique aussi. Qui a crié triomphalement que le monde d’avant était mort avec l’apparition du coronavirus?
Laurent Duraisin