Ce sera peut-être une occasion à ne pas manquer… ou un énième rendez-vous manqué. Le plan de paix américain présenté à l’Ukraine et à la Russie a retenu l’attention des deux parties. C’est quand même une première, quand on se souvient des refus vigoureux de part et d’autre de la ligne de front concernant un hypothétique accord pour mettre fin au conflit. Voilà maintenant presque quatre ans que l’Ukraine résiste héroïquement face à l’ogre russe. Évidemment, avec la masse d’hommes envoyés et la taille de la machine de guerre russe, les troupes de Moscou grignotent du terrain, prennent des villages, se rapprochent des grandes villes et des centres économiques. Poutine est confiant, il a le temps pour lui et les territoires qui lui seront offerts dans le plan de paix américain seront à lui de toute façon dans quelques mois, quelques années si le conflit perdure. Le maître du Kremlin le sait et… Volodymyr Zelensky aussi.

Tout n’est que stratégie. Le président russe se soucie peu des troupes envoyées sur le front. La chair à canon, il en trouvera, que ce soit en Corée du Nord, dans ses prisons, en Afrique ou par le biais du mercenariat. Sans compter sa nombreuse population. Cela fait bien longtemps que Poutine a fait une croix sur une victoire rapide. Dès les premiers jours de la guerre, il a bien vu que ses colonnes de blindés n’étaient pas accueillies avec des pluies de fleurs. Bien au contraire. Il s’est donc résolu à utiliser la vieille méthode du rouleau compresseur. Il a étouffé toute contestation intérieure, a noyé sous la désinformation son pays et a brandi le drapeau de la mère patrie, désignant du doigt l’Ouest. Combien de temps pourra-t-il tenir?

Le plan de paix américain semble arriver à point nommé pour dégager le pouvoir russe de ce bourbier et avoir la tête haute avec des territoires conquis et une Ukraine qui devra rester sur la défensive et ne pourra pas entrer dans l’OTAN. La situation sera-t-elle apaisée? Non, la ligne de front devrait rester brûlante durant des décennies et une attaque russe vaudra représailles militaires américaines, est-il écrit dans le document. De quoi nous faire vivre encore quelques années d’angoisse.