Le ministre des Finances, Gilles Roth, ne s’est pas privé de répondre aux partis de l’opposition, mercredi, lors des débats sur le budget de l’État. Leur reproche : le gouvernement se montrerait trop optimiste en ce qui concerne les recettes fiscales, tout en sous-estimant le volume des dépenses.
«La question du chat de Schrödinger fut posée. Le chat enfermé dans la boîte est-il vivant ou mort ? Eh bien, je peux vous dire aujourd’hui qu’il est bien vivant. Ou autrement dit, le Roude Léiw est dynamique comme il ne l’a plus été depuis longtemps», s’est félicité le trésorier en chef de l’État.
En effet, le déficit de l’État central pour 2024 est censé baisser de 1,9 milliard d’euros à 1,4 milliard d’euros. Ce recul de 500 millions d’euros pourrait même contribuer à un solde positif de l’administration publique, qui regroupe État, communes et sécurité sociale. Cette amélioration des finances publiques est en premier lieu due à une nette hausse des recettes fiscales, mais aussi à des dépenses budgétisées qui n’ont pas été réalisées. Pour 2025, le ministre mise sur un déficit encore une fois en baisse à 1,29 milliard d’euros.
Quelques jours à peine après l’adoption du budget se pose toutefois la question de savoir si le Lion rouge va vraiment pouvoir rugir. Vendredi, le Statec a nettement revu à la baisse ses prévisions sur la croissance économique en 2024. Le PIB connaîtrait une hausse limitée à 0,5 % au lieu des 1,5 % encore annoncés en juin de cette année. Dans quelle mesure ce coup de frein va-t-il influencer les recettes qui restent à percevoir d’ici au 31 décembre ? Il faudra attendre le printemps prochain pour y voir plus clair.
Il existe d’autres inconnues, en dépit d’un rebond de la croissance à 2,5 % en 2025. Le budget repose toutefois sur l’hypothèse d’un PIB en hausse de 2,7 %. En parallèle, l’emploi continue à se développer à un très bas niveau. Un facteur de plus qui pourrait affecter les finances publiques. Sans oublier l’effet encore inconnu des allègements fiscaux pour les ménages et les entreprises. Seule certitude : l’État va renoncer à des recettes de 500 millions d’euros pour financer ce paquet.
Le gouvernement ne cache pas tout miser sur son plan A. Le pari est risqué.