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Le foot et l’indiscipline

Le championnat de BGL Ligue a repris ce week-end. Il y avait du monde d’ailleurs. Par pure mesquinerie, inquiétude, curiosité saine ou malsaine, personne ne pouvait pourtant décemment se contenter du simple plaisir de revoir du football au Grand-Duché, six mois après le dernier match. Il fallait à tout le monde surveiller autant ce qui se passait en tribunes que sur les terrains. Et le bilan n’est pas fameux.

S’il est indéniable que les clubs de Division nationale, en ordre dispersé mais on ne peut plus consciencieux, ont fait le maximum pour apporter leur contribution à la lutte contre le coronavirus alors qu’on leur permettait de reprendre une activité normale, leur public s’est montré beaucoup plus versatile. À la limite de la légèreté. Insouciant sans doute de ce que ces rassemblements tolérés et même encouragés autour d’un ballon rond continuent, à l’heure actuelle, de représenter un privilège.

Paul Philipp, le président de la FLF, nous avait expliqué sa vision, en fin de semaine dernière : il faut reprendre coûte que coûte. Deux annulations de match plus tard, six rencontres ont eu lieu. Aucun club n’a fonctionné de la même manière et la seule chose qui semble les unir est ce constat qu’il faut sans cesse rabâcher aux visiteurs que le port du masque n’est pas négociable, pas plus que les gestes barrières que chaque club juge utile d’installer pour pouvoir vivre avec sa propre conscience et gagner assez d’argent (billetterie et buvette sont cruciales à l’heure actuelle) pour pouvoir vivre tout court.

L’organisation de la 2e journée ne devrait pas varier énormément. Sur chaque stade, elle est amateure mais empreinte d’une bonne volonté manifeste donc, de principe, suffisante. Le gouvernement le considérera-t-il du même œil si les supporters continuent, de leur côté, de se comporter comme ils le font ? Le risque est majeur car si les supporters finissent par être interdits par manque de discipline, le football luxembourgeois risque de ne pas se relever facilement.
Julien Mollereau