D’habitude très discret, le Grand-Duc Henri s’est livré, le week-end écoulé, à une interview-fleuve accordée au journal belge La Libre. Une phrase a particulièrement résonné au Luxembourg : «Je connais la date de mon abdication… mais je ne vous la dirai pas! Tout cela est planifié en consultation familiale.»
D’aucuns y voient le signe d’une prochaine abdication. Peut-être dès 2025, quand le souverain fêtera à la fois les 25 ans de son accession au trône et son 70e anniversaire? Son père, le Grand-Duc Jean, avait décidé de passer le flambeau à 79 ans, le 7 octobre 2000.
«J’ai l’intime conviction qu’à l’aube du nouveau millénaire, et après plus de 35 ans de règne, il est sage de me retirer des affaires de l’État», déclarait le souverain, qui avait annoncé son abdication lors du discours de Noël en 1999. Faut-il s’attendre à ce que l’histoire se répète dès le 24 décembre prochain?
Cela est très peu probable, surtout si l’on lit de plus près les explications livrées par le Grand-Duc Henri dans l’entretien précité : «Nous pensons que le jeune couple héritier a encore des enfants très jeunes. Or il faut pouvoir avoir une certaine indépendance vis-à-vis des enfants pour exercer cette tâche. Il faut pouvoir leur donner du temps avant de pouvoir se concentrer totalement sur la future fonction de chef d’État. Fonction qui est quand même lourde.»
Le Prince Charles aura 4 ans le 10 mai. Son frère, le petit Prince François, né le 27 mars 2023, vient à peine de fêter son premier anniversaire. En suivant la logique du souverain, on voit mal comment il pourrait abdiquer dès l’an prochain, même si son épouse Maria Teresa a également ouvert la porte à un renoncement au trône dans les colonnes de Gala.
Ces spéculations sont venues jeter un peu d’ombre sur la visite d’État entamée hier en Belgique. Lors du banquet officiel, le Grand-Duc a souligné l’importance «d’ouvrir de nouvelles opportunités de coopération dans les domaines spatial, financier ou encore des technologies de la santé, de l’économie circulaire et de la défense».
Son plein soutien apporté au développement de ces secteurs d’activité stratégiques pour l’avenir du pays doit bien plus peser qu’une hypothétique date d’abdication, qui ressemble de plus en plus à un faux départ de Henri.