Les règles vont donc changer pour les prochaines élections communales prévues en 2023. Tous les habitants en âge de participer au scrutin, sans exception, pourront choisir la personne ou l’équipe qui tiendra les rênes de leur commune, de leur hôtel de ville. La suppression de l’obligation des cinq ans de résidence pour pouvoir voter à cette élection locale obligera aussi à un autre effort. Celui d’inciter les «nouveaux venus» à se rendre aux urnes, à donner de la voix pour exprimer des revendications et des souhaits. Peut-être plus fortement qu’avant. Mais le temps presse. 2023, c’est presque déjà demain. Il va falloir dès à présent lancer les opérations de sensibilisation. Pour informer déjà de la mesure mais aussi pour convaincre de franchir le pas et de s’inscrire sur les listes électorales. De participer pleinement à la vie publique.
L’initiative du gouvernement est à saluer. L’intégration passe aussi par le bulletin de vote et l’implication dans la vie politique locale. Les élections communales sont celles qui touchent le plus la vie quotidienne des habitants du pays. Dorénavant, personne ne sera laissé au bord de la route et pourra aussi choisir quel programme lui correspond le mieux, choisir quel projet touchant son cadre de vie lui tient à cœur ou, à l’inverse, le gêne. Tout le monde aura donc «le droit de cité», comme l’indique l’expression venant de la Rome antique. Un droit et donc aussi des devoirs.
Cette modification du corps électoral obligera aussi les partis politiques à prendre en compte cette nouvelle donne et à accueillir de nouveaux sympathisants dans leurs rangs ou dans les urnes. Est-ce une révolution pour les partis politiques du pays? Pas vraiment : ils ont toujours su intégrer les électeurs non luxembourgeois dans leur programme. Ils savent faire depuis que ce corps électoral s’est élargi au fil des réformes. Mais, dorénavant, pour eux aussi, la course contre la montre est lancée pour cette échéance électorale qui aura donc une saveur très particulière. Il y a des nouvelles voix à capter. Et il va falloir aussi intégrer ces nouveaux électeurs dans les programmes électoraux.
Laurent Duraisin