Depuis jeudi, les quatre plus grands partis disposent de listes de candidats complètes en vue des élections législatives du 14 octobre. Le DP du Premier ministre sortant, Xavier Bettel, a été le dernier à lever le voile sur une liste qui mise sur la diversité, mais aussi le renouveau et la jeunesse. Les stratèges du parti libéral misent ainsi sur l’élan incarné par leur chef de file, qui malgré une importante perte de popularité, sera l’atout majeur du DP pour rester au pouvoir.
Le slogan choisi a de quoi interpeller. «Zukunft op Lëtzebuergesch», ou «L’avenir en luxembourgeois», rejoint en partie le slogan de 2013, qui était «Deng Stëmm fir d’Zukunft» (Ta voix pour l’avenir). Le DP continue donc de regarder vers l’avant après une législature qui aura eu le mérite de relancer et achever des chantiers immobilisés. Mais pour la campagne à venir, le camp libéral ajoute le terme «luxembourgeois». Il s’agit, comme l’a expliqué jeudi soir Xavier Bettel, d’une réponse à ceux qui tentent de «détruire le modèle à succès» d’un Grand-Duché à la fois «ouvert sur le monde» et «fier de ses traditions». Sans la citer, le Premier ministre vise l’alliance ADR-Wee2050, qui voit la langue luxembourgeoise menacée et qui compterait jouer sur les peurs des gens.
Le CSV mais aussi déi gréng ont aussi été visés entre les lignes. Le DP mise ainsi sur la voiture et le transport public, sans imposer un choix. Les libéraux veulent aussi ne rien imposer du haut vers le bas, faisant sans aucun doute allusion à la volonté des chrétiens-sociaux de forcer le passage de 102 à 60 communes.
Pour le reste, le DP emprunte cependant les sentiers du CSV, qui lors de ses années de gloire s’est toujours présenté comme le seul parti capable de gérer le pays en bon père de famille. Xavier Bettel et les siens y ajoutent une plus grande dynamique, en misant sur le libre choix et surtout une politique familiale libérale. Sachant que le rythme imposé par la coalition sortante a irrité plus d’un citoyen d’un électorat assez âgé et conservateur, les chances du DP de rééditer sa victoire-surprise de 2013 restent encore à confirmer.
David Marques