Dimanche, lors de son premier discours comme présidente du DP, Carole Hartmann a rappelé que ce fut un Premier ministre libéral qui a posé les bases du modèle social luxembourgeois.

En réaction à la grave crise sidérurgique, venue frapper de plein fouet le pays au milieu des années 70, Gaston Thorn initie la tripartite, plateforme réunissant gouvernement, syndicats et patronat.

Plutôt réticent en début de mandat, Xavier Bettel – le premier chef du gouvernement libéral depuis 1979 – s’est remémoré, au plus tard lors des crises sanitaire et énergétique, l’histoire à succès de la tripartite. La concertation entre les partenaires sociaux a permis, au fil des dernières décennies, de maintenir la paix sociale et assurer la bonne santé économique du Luxembourg.

Il aurait fallu du «courage» pour réunir syndicats et patronat autour d’une table, a martelé Carole Hartmann. Ce courage manquerait-il à Luc Frieden? Le plaidoyer de la nouvelle cheffe de file du DP pour le dialogue social paraît en tout cas plus convaincant que des prises de parole émanant du CSV.

«Personne ne veut complètement abolir le dialogue social, y compris le Premier ministre», a ainsi affirmé, hier, dans les colonnes du Tageblatt, le ministre du Travail, Georges Mischo. Depuis des mois, il se trouve sous le feu des critiques du camp syndical. Le ministre libéral de l’Économie, Lex Delles, qui mène pourtant la réforme de l’extension des heures d’ouverture dans le commerce, semble être plus épargné.

En fustigeant dans nos colonnes les critiques du chef de fraction du CSV, Marc Spautz, sur la modernisation du droit du travail, il a toutefois perdu des points. Xavier Bettel garde, lui, la cote, au moins auprès du LCGB. On se rappelle l’accueil très chaleureux réservé, début février, à l’ancien Premier ministre au congrès du syndicat chrétien.

Carole Hartmann se positionne désormais comme une autre figure du DP, mettant un plus grand accent sur le social. Une stratégie pour se démarquer et éviter une défaite électorale en 2028?

Après la dernière coalition avec le CSV (1999-2004), les libéraux avaient connu une débâcle. En tout cas, il sera intéressant d’observer quels ministres et députés vont assister aux rassemblements du 1^er-Mai, du côté du LCGB et de l’OGBL.