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Le dialogue fragilisé

Le répit n’aura été que de courte durée pour le gouvernement. Alors que les premiers effets de la réforme fiscale se font à peine ressentir, le terrain gronde à nouveau. Le paradoxe est que ce sont actuellement deux catégories de professions plutôt aisées qui mènent la fronde contre des membres du gouvernement. Les médecins, remontés à bloc depuis plusieurs semaines déjà contre la nouvelle loi hospitalière de la ministre Lydia Mutsch, ont en effet été rejoints par les professeurs de l’enseignement secondaire, qui visent une nouvelle fois leur ministre de tutelle, Claude Meisch.

Il ne s’agit que de deux chantiers majeurs parmi d’autres auxquels la coalition doit faire face. En parallèle, les passes d’armes se multiplient avec l’opposition à la Chambre des députés. Le climat est déjà bien réchauffé, alors que l’hiver glacial n’est pas encore prêt à quitter le pays.

Si un lien de cause à effet avec les prochaines échéances électorales reste indéniable, on ne peut également pas nier que la culture du dialogue social est de plus en plus fragilisée. Les gros mots et accusations mutuelles ont en effet tendance à être lancés à outrance. La volonté de trouver des compromis est de moins en moins présente.

Aussi bien les médecins que les enseignants des lycées ont certainement des arguments à faire valoir. Le souci est qu’ils adoptent rapidement des positions extrêmes et reprochent à leur ministre de tutelle de graves manquements. Or reprocher à un ministre de la Santé de ne pas vouloir œuvrer dans l’intérêt du patient ou affirmer qu’un ministre de l’Éducation nationale ne veut pas travailler en faveur d’une meilleure école constitue une grave accusation, qui a du mal à tenir la route.

Un des soucis majeurs reste l’égoïsme grandissant. Ce phénomène s’observe dans l’ensemble de la société et se traduit aussi dans les négociations entre gouvernement et acteurs de terrain. Un esprit d’ouverture plus appuyé des deux camps est nécessaire pour ne plus bloquer des réformes qui doivent profiter en priorité au simple citoyen.

David Marques