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Le dessous des cartes

Donald Trump ne fait plus sourire. Ses dernières sorties concernant ses prétentions sur le Canada, le Groenland et Panama commencent à énerver et à inquiéter. Le futur locataire de la Maison-Blanche imagine déjà pouvoir acheter, en agitant des liasses de billets verts sous les yeux des bonnes personnes, de nouveaux territoires pour la gloire de sa nation toute-puissante.

Ça marchait peut-être comme ça à une époque, mais plus maintenant. Comme pour l’Alaska ou la Louisiane française, Trump imagine qu’il peut marchander un prix pour agrandir «ses» États-Unis d’Amérique, pas encore assez grands à ses yeux. Concernant le Canada, le président élu l’imagine bien devenir le 51e État de son pays. Sinon gare aux taxes et à la guerre commerciale !

Eh oui, les habitants auront le choix : être pauvres et rester canadiens ou devenir riches en devenant américains. Toujours le billet vert au programme. Au Groenland, c’est la même stratégie et ce ne sont pas les 55 000 habitants qui auront leur mot à dire, ni même le lointain Danemark qui possède le territoire.

Trump veut redessiner les cartes à ses frontières, comme peut le faire actuellement un Poutine. Panama et son fameux canal sont aussi dans le viseur de la future administration Trump. Il y a un peu trop de bateaux chinois qui passent par là, paraît-il, et il est temps que quelques marines fassent la circulation.

Le plus effrayant, c’est que personne dans son parti n’ose élever la voix pour contredire les âneries de ce chef qui semble de plus en plus en roue libre alors qu’il n’a pas encore les pleins pouvoirs. La victoire éclatante du milliardaire à la dernière présidentielle semble avoir éteint les voix dissidentes chez lui, mais également chez les démocrates, toujours groggys après la débâcle, ou même dans la société civile.

Pire, les grandes entreprises et les géants de la tech ont déjà commencé à plier le genou devant leur nouveau gourou. Il est temps de collaborer pour continuer à obtenir des marchés. Mark Zuckerberg (Facebook and Co) et Elon Musk comptent bien s’appuyer sur Trump pour faire avancer leurs pions commerciaux en Europe et dans le monde. Et gare à ceux qui résisteront !