Espérons que Tom Weidig pourra enfin comprendre qu’il possède, en tant que député, une responsabilité particulière.» Ces lignes datent du 12 janvier 2024. Dans un éditorial intitulé «Le récidiviste», nous dénoncions déjà les dérapages à répétition de l’élu de l’ADR. Il avait menacé un caricaturiste, avant de s’en prendre aux médias qui refusaient, selon lui, de parler de «la terreur antiétatique de gauche perpétrée contre un ministre du gouvernement». Tom Weidig faisait alors référence aux actes de vandalisme subis par le ministre Léon Gloden au plus fort de la polémique sur l’interdiction de la mendicité dans la capitale. Des actes unanimement condamnés par la presse.
Tom Weidig ne semble pas avoir retenu la leçon. Autrement dit : il refuse d’honorer son statut de député et continue à appliquer à la lettre la stratégie qui fait le succès des courants populistes et d’extrême droite. On provoque pour faire le buzz. On fait marche arrière lorsque l’indignation est au plus fort. On présente des excuses avant de faire comme si de rien n’était. Cette fois, une limite a toutefois été franchie. Le député de l’ADR a liké sur Facebook un commentaire appelant à «exterminer les LGBTIQ+». Il affirme avoir agi «dans le feu de l’action». Cette fois, la patience des autres partis siégeant à la Chambre est à bout. Dans un règlement de comptes sans véritable précédent, les chefs de file du CSV, du DP, du LSAP, de déi gréng, du Parti pirate et de déi Lénk ont attaqué Tom Weidig de front. Avec des mots parfois très durs, mais dans leur globalité amplement justifiés. D’autant plus que le député de l’ADR et d’autres membres de son parti n’en sont pas à leur coup d’essai. Les dérapages se multiplient, mais restent la plupart du temps sans véritables conséquences.
Pourtant, l’ADR s’est déjà montré plus ferme par le passé. En mars 2017, le parti a exclu Joe Thein, qui avait, également sur Facebook, liké un commentaire appelant à assassiner le ministre Jean Asselborn, en pleine rue, à l’image de John F. Kennedy. Pour l’instant, rien n’indique que Tom Weidig sera lâché par ses pairs. Il sera toutefois intéressant d’observer comment va réagir la présidente Alexandra Schoos, a priori plus modérée que son prédécesseur, Fred Keup.