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Le CSV se cherche

C’est officiel, Claude Wiseler ne sera pas tête de liste pour mener les législatives de son parti, le CSV, aux élections d’octobre. Il a expliqué sur les ondes de RTL qu’il avait donné sa décision samedi matin au comité national des chrétiens-sociaux. Une décision qu’il avait à l’esprit depuis longtemps maintenant. Le comité national, après avoir appris cette nouvelle, a confié à Claude Wiseler et à la coprésidente Elisabeth Margue la mission de trouver la personne qui conduira le CSV lors de ces législatives approchant à grands pas. Une décision devrait être prise ces prochaines semaines.

Le temps presse pourtant. Du côté socialiste, Paulette Lenert a indiqué à Schengen, la semaine dernière, qu’elle était prête à relever le défi électoral qui s’annonce. Un sacré contraste avec ce qui se passe au CSV. Alors que tous les partis fourbissent leurs arguments et préparent leur plan de bataille, les chrétiens-sociaux attendent un capitaine qui les mènera à bon port pour remporter le suffrage qui leur avait échappé en 2018. Le renouvellement de la coalition aurait dû être digéré par le CSV… mais un drôle de sentiment nous parcourt en apprenant que le parti doit se trouver une personnalité pour mener la bataille à huit mois du scrutin.

Il va falloir faire vite, car la campagne s’annonce particulièrement agitée tant les sujets économiques, sociétaux et sociaux qui animent le Grand-Duché sont nombreux et parfois clivants. Le pays est ballotté par de nouvelles crises depuis le début de la guerre en Ukraine et elles se sont rajoutées aux anciennes. Les problématiques énergétiques, inflationnistes, se sont adjointes à celles du logement, de la mobilité, de l’aménagement du territoire… Et ne parlons pas des dégâts causés par la pandémie de coronavirus. Une pandémie qui a déchiré le tissu social et a porté un coup aux structures démocratiques (qui ont tenu bon) quand s’est répandue une certaine haine dans les rues de la capitale il y a un peu plus d’un an maintenant. Ces législatives sont particulièrement importantes, car les temps sont troublés et beaucoup plus incertains qu’en 2018. Certes, selon l’adage, il faut savoir partir à point. Mais, pour le CSV, pas trop tard quand même…

2 plusieurs commentaires

  1. Patrick Vedel

    Avec ceci, deux autres éléments. 1) De 1945 à 2018, le CSV a gouverné durant 68 ans, 93 si on compte les 25 années du Rietspartei, dont le CSV est l’héritier direct, alternativement avec les socialistes et les libéraux (aujourd’hui DP). Les chrétiens-sociaux ne se sont retrouvés dans l’opposition que deux fois : de 1925 à 1926 sous Pierre Prüm et de 1974 à 1979 sous Gaston Thorn. Les Luxembourgeois ont envie que le changement continue. 2) Étant donnés les résultats prédits par les sondages, le CSV ne serait pas majoritaire avec un seul partenaire (LSAP, DP, Verts) et devrait accepter une coalition tripartite pour gouverner. Je ne suis pas sûr que les chrétiens-sociaux veuillent répliquer à la Chambre des Députés ce schéma, même s’ils l’expérimentent déjà dans certaines communes.

  2. Patrick Hurst

    En effet, tandis que le LSAP semble motivé à bloc avec Paulette Leenert et le DP entretemps bien rodé avec Bettel, Backes & co. et les verts surfant sur la vague des impératifs climatiques, une telle annonce 5 mois avant les communales et 9 mois avant la CHD, c’est un peu mal barré pour le CSV. Mais pour gagner, il faut un profil et une thématique de fond, que le candidat ainsi trouvé devra incarner au mieux, ce qui n’a pas franchement réussi en 2018… Le référendum pourtant promis sur la constitution qui a fait « pchit », qu’est-ce qu’ils vont bien nous sortir du chapot? rien de très crédible en tout cas!