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Le coup d’envoi est donné

Nous y voilà. Depuis lundi soir, le coup d’envoi de la campagne pour les prochaines législatives a été donné. Le scrutin communal a certainement constitué un moment fort et certains ont pensé pouvoir faire des extrapolations à partir des résultats enregistrés par les six grands partis pour déjà prédire quel résultat sortira des urnes au soir du 14 octobre 2018.

Mais les cartes sont en train d’être redistribuées. Aussi bien les partis de la majorité que ceux de l’opposition sont aujourd’hui mis au défi par les deux plus puissants syndicats du pays : la CGFP, côté fonction publique, et l’OGBL, côté secteur privé. Ensemble, les membres et sympathisants de ces deux syndicats représentent un poids politique important. Cela vaut plus particulièrement pour la fonction publique, port professionnel privilégié par une large majorité d’électeurs luxembourgeois.

Si une union sacrée semblait unir la CGFP et le CSV, cela a fortement changé. Et lundi soir, les dirigeants de la CGFP ont bien souligné que tous les partis, y compris le CSV, devaient rapidement sortir du bois pour affirmer leur soutien à une fonction publique forte.

Le LSAP, lui, est à l’OGBL ce que le CSV est à la CGFP. Mais ici aussi, le camp syndical a indiqué que l’ensemble des partis devaient afficher leurs intentions en matière de maintien d’un État providence fort et solide.

Avec des inégalités sociales qui ne cessent de croître, l’urgence d’une telle discussion est manifeste. Des actes concrets doivent suivre rapidement. Simplement fustiger le gouvernement parce qu’il afficherait des finances publiques trop déficitaires alors que la croissance fleurit ne sera plus suffisant en vue des législatives. Dans ce contexte, le CSV mais aussi l’ADR sont attendus au tournant.

En même temps, il faut espérer que tous les partis seront évalués de manière objective par les électeurs. Car un simple vote de protestation contre la coalition au pouvoir qui a osé chasser Jean-Claude Juncker du pouvoir ne servirait en rien le pays. Le temps des critiques aveugles est révolu. Place à du concret, mesdames et messieurs les politiciens.

David Marques