La Chambre s’apprête à mener la semaine prochaine le troisième grand débat sur le logement. Le même exercice a été réalisé en 2015 et 2018 avec peu, ou pas, de mesures concrètes à la clé. On peut donc affirmer que le carrousel du logement continue de tourner à pleine vitesse et qu’aucun parti, ni ceux formant la coalition ni ceux de l’opposition, ne trouve le bouton pour arrêter de tourner en rond.
Tous les acteurs politiques partagent cependant le constat qu’il existe une «urgence» et qu’une réaction rapide est indispensable afin d’éviter que la flambée des prix sur le marché de l’immobilier ne s’accentue encore. Aujourd’hui, même les travailleurs et fonctionnaires aux salaires et traitements élevés connaissent de plus en plus de difficultés à trouver un logement. Le surendettement des ménages est une conséquence de cette évolution que les gouvernements précédents n’ont pas non plus pu (ou voulu) anticiper.
Au vu des débats à rallonge et de la multitude des mesures retenues dans les programmes électoraux et les accords de coalition, la boîte à outils devant permettre à la main publique de reprendre le contrôle est en principe très bien fournie. Or la volonté politique pour agir de manière conséquente fait souvent défaut. Vexer l’une ou l’autre catégorie d’électeurs reste un risque que bon nombre de politiques ne veulent toujours pas prendre. Mais n’était-ce pas le Premier ministre, Xavier Bettel, en personne qui avait déclaré qu’il fallait prendre les justes mesures pour l’avenir du pays sans penser au score du prochain scrutin?
La crise du logement est telle que la politique politicienne doit faire place à des solutions pragmatiques. Se loger dignement est un droit fondamental, qui devait d’ailleurs être ancré dans la future Constitution. La réforme de la loi fondamentale est désormais morcelée. Dans ce contexte, la proposition du CSV de sélectionner certaines mesures pour endiguer la crise du logement est à examiner de près. Le nouveau ministre du Logement, Henri Kox, est doté de pragmatisme. Il faudra encore qu’il démontre sa capacité à agir.
David Marques