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Le canard boiteux

L’année 2016 a été incontestablement une année de moisson pour la coalition au pouvoir. Après des débuts hasardeux, entachés par des couacs de communication, la voie s’est largement dégagée pour le gouvernement formé par le DP, le LSAP et déi gréng. Les douze derniers mois, aucune échéance électorale n’attendait en effet les trois partis au pouvoir. En 2014, l’élection européenne et un an plus tard, le référendum constitutionnel de juin 2015, qui tous les deux se sont transformés en claque pour l’équipe dirigée par le Premier ministre, Xavier Bettel, s’étaient dressés sur leur chemin. L’année 2016 a été toute blanche sur ce plan, ce qui a permis au gouvernement de retrouver une certaine sérénité, qui doit permettre d’inverser la vapeur d’ici les législatives de 2018.

Si jusqu’à il y a peu, le credo de la coalition inédite à trois partenaires était celui de moderniser le pays sans penser aux prochaines législatives, Xavier Bettel et les siens commencent tout doucement à changer de cap en mettant de plus en plus souvent en avant leur souhait de continuer de gouverner à trois. «L’électeur doit juger le travail fourni. Les chiffres bruts sont en tout cas bons», nous avait dit en somme le Premier ministre lors de l’interview de fin d’année.

La route jusqu’au mois d’octobre 2018 reste cependant encore longue. Rapidement, de nouvelles embûches pourraient se présenter sur le chemin de la coalition au pouvoir. La liste de réformes qui sont encore à concrétiser est en effet importante. Rapidement, la campagne électorale en vue des communales de cet automne va néanmoins se mêler aux travaux du gouvernement. Le scrutin du 8 octobre de cette année va constituer un test grandeur nature pour le DP, le LSAP et déi gréng. Officiellement, les trois partenaires ne comptent pas se laisser influencer par cette échéance électorale. Mais en cas d’importants revers sur le plan communal, à quoi ressemblera la dernière année de la législature ? Compte tenu du travail qui reste à accomplir, tout scénario d’un gouvernement aux allures de «canard boiteux» serait fortement dommageable.

David Marques