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Le 1er-Mai, un fondement

Ce 1er mai 2020 va entrer dans les annales. Pas de cortège, pas de festivités, pas de discours en public.

Douze mois en arrière, la transition énergétique et digitale et la justice sociale dominaient encore la liste des revendications syndicales. Aujourd’hui, le grave impact économique et social du coronavirus l’emporte sur tout. Le gouvernement s’attend à une récession d’au moins 6 % pour l’année en cours. Comme trop souvent, les salariés, considérés comme le maillon faible, risquent d’être les premiers à payer les pots cassés.

Vendredi, les syndicats ont lancé un message fort : le maintien des emplois doit être le fondement de toute relance économique.
Un difficile exercice d’équilibrisme attend donc le gouvernement qui devra trouver la juste mesure pour sauver à la fois les employeurs, touchés de plein fouet par la crise du Covid-19, et les travailleurs craignant d’être mis à la porte. Trop longtemps, la maximisation des profits a dominé les stratégies développées par le patronat. Aujourd’hui, un retour aux sources s’impose. Entreprises et salariés doivent à nouveau former un ensemble où toute forme d’exploitation doit être éradiquée.

La crise actuelle est venue démontrer que les métiers les plus essentiels pour le fonctionnement d’une société sont les plus précaires en termes de conditions de travail. Désormais, des primes sont versées là où hier des dirigeants se sont montrés impitoyables au moment de négocier une convention collective.

D’aucuns avancent que cette crise doit être prise comme une chance pour rendre le monde plus équitable. Cela reste à confirmer. Vendredi, les syndicats, même confinés, ont profité du 1er-Mai pour dresser leurs lignes rouges. L’esprit du modèle luxembourgeois, reposant sur le dialogue tripartite, la solidarité et la volonté de faire des concessions, devra toutefois pleinement revivre pour que l’ensemble du pays sorte sans trop de séquelles d’une année 2020 déjà noire.

David Marques