Le week-end politique aura appartenu à la jeune génération. Dès vendredi, une délégation du Parlement des jeunes a soumis sans aucun complexe ses idées pour une société meilleure à ses aînés de la Chambre des députés.
Cet exercice reste toujours rafraîchissant et laisse espérer un débat politique plus constructif et moins populiste dans les années à venir. Le mariage scellé vendredi entre l’ADR et Wee 2050, le mouvement ultraconservateur de Fred Keup, n’augure rien de bon pour la campagne électorale, qui ne cesse de gagner en vitesse et en ampleur depuis le début de l’année.
Le spectre des populistes de la trempe de Donald Trump ou Marine Le Pen risque donc de peser bien lourd sur le débat public qui s’annonce intense d’ici le 14 octobre.
Le CSV n’est pas complètement innocent dans cette évolution des choses avec ses percées concernant la burqa ou le bannissement des mendiants. Les ténors du camp chrétien-social auraient donc tout intérêt à écouter davantage leur aile jeunes.
Samedi, le congrès de la CSJ a en effet permis de constater que la jeune génération du CSV est bien moins conservatrice que les plus anciens, qui après avoir soutenu pendant plus de 20 ans Jean-Claude Juncker voient désormais en Claude Wiseler leur nouveau messie.
La refonte du parti, réclamée par l’ancien président de la CSJ, Serge Wilmes, a-t-elle vraiment eu lieu? Si on se penche sur les bribes du programme électoral que la tête de liste du CSV dévoile au fil des semaines, les conservateurs semblent bien être décidés à aller de l’avant si leur retour programmé au pouvoir se confirme.
Les listes électorales déjà établies indiquent cependant le contraire et tous les yeux seront posés le 24 mars sur le conseil des sages, qui va finaliser les listes.
Le DP ou le LSAP ont eux aussi du mal à écouter leurs plus jeunes espoirs. Mais comme l’ont souligné à la fois ce week-end Claude Lamberty (DP) et Elisabeth Margue (CSJ), l’avenir c’est maintenant. Les plus anciens doivent enfin comprendre que l’heure a sonné!
David Marques