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L’autre front de la guerre

Peut-on encore parler de hasards ou de simples accidents? Les récents événements en lien avec la Russie, loin du front de la guerre en Ukraine, sont en tout cas troublants.

Le crash d’un avion azerbaïdjanais, survenu mercredi, pourrait, selon des experts et médias occidentaux, avoir été provoqué par un missile antiaérien russe. Les conclusions préliminaires de l’enquête confirment désormais une «interférence externe, physique et technique».

Le Kremlin se refuse à tout commentaire. Tout au plus, Moscou affirme que Grozny, capitale de la Tchétchénie, où l’appareil a tenté d’atterrir à deux reprises sans succès avant d’être redirigé vers le Kazakhstan, était la cible le jour de la tragédie d’une attaque de drones ukrainiens dans un contexte d’épais brouillard.

Ces circonstances auraient-elles provoqué une attaque par erreur de l’avion de ligne? Ou était-ce même une attaque ciblée? Ce drame rappelle en tout cas l’explosion en plein vol d’un avion de Malaysia Airlines (MH17) au-dessus de l’Ukraine en 2014, imputée par la justice néerlandaise au tir d’un missile russe.

Toujours mercredi, un câble électrique sous-marin reliant la Finlande et l’Estonie a été endommagé. Helsinki a ouvert une enquête pour «sabotage aggravé». Elle vise un pétrolier en provenance de Saint-Pétersbourg, qui ferait partie de la «flotte fantôme» de la Russie, ces navires qui lui permettent d’exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales. Actuellement, les soupçons se portent sur une ancre du pétrolier, qui aurait heurté et traîné le câble.

De nombreux incidents similaires ont eu lieu dans la mer Baltique depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. Selon des experts et responsables politiques, ces actions, ciblant les infrastructures énergétiques et de communication, s’inscrivent dans le contexte de la «guerre hybride» que mène la Russie contre les pays occidentaux.

Vendredi, l’OTAN a annoncé renforcer sa présence dans cet espace maritime bordé par plusieurs membres de l’Alliance atlantique et où Moscou dispose également de points d’entrée. Cela ne peut être qu’un premier pas, sachant que Vladimir Poutine continue à user de tous les moyens à sa disposition pour affaiblir et terroriser l’Ukraine et ses alliés.