Le président américain, Donald Trump, fait face à sa première contestation populaire. En cause : sa politique liée à l’immigration clandestine. Les heurts ont éclaté à Los Angeles après une descente d’agents fédéraux sur un site où des sans-papiers attendaient qu’un patron les remarque pour du travail. Une image classique dans de nombreuses villes américaines, l’économie tournant aussi grâce à ces travailleurs de l’ombre et non déclarés.
Le fait de s’attaquer à des personnes qui attendaient un travail a été l’étincelle qui a allumé la mèche dans les rues de Los Angeles. La réponse du locataire de la Maison-Blanche ne s’est pas fait attendre. Trump a décidé illico presto d’envoyer la garde nationale sur le terrain pour étouffer la contestation, et cela, sans passer par l’aval du gouverneur de l’État. Un gouverneur démocrate qui est son adversaire numéro un. Mais ce n’est pas tout, le président a aussi envoyé environ 700 marines sur place, histoire d’enfoncer le clou. Des hommes plus habitués à se battre sur des terrains comme l’Afghanistan ou l’Irak. La militarisation de la réponse de Washington n’est pas vraiment une surprise : les propos de Donald Trump à l’encontre des manifestants californiens font froid dans le dos. Pour lui, il s’agit d’une invasion à combattre, il faut «libérer» le pays des «ennemis de l’étranger». Et quoi de mieux que des marines pour remporter la bataille? L’approche est éminemment dangereuse, mais n’attendez pas une protestation d’une large partie du peuple américain. Il a élu Trump haut la main pour ça. L’immigration clandestine a été au cœur de la campagne et des faits divers atroces impliquant des clandestins ont tourné en boucle dans les médias. Les Américains vont laisser faire, même si leur président franchit des lignes rouges. Il est toujours intouchable. Pour l’instant.
Ses adversaires n’ont pourtant pas dit leur dernier mot. Des centaines de rassemblements auront lieu pour protester contre un défilé militaire organisé demain pour les 250 ans de l’armée américaine. Ce sera aussi l’anniversaire du président et Trump compte bien en faire «son» moment à Washington. Les manifestants crieront, demain, que les États-Unis ne veulent pas encore d’un roi à leur tête… Et rappelleront pourquoi l’armée américaine a été créée il y a 250 ans.