La pandémie de coronavirus n’est pas derrière nous. Nous marchons sur un fil. Encore et toujours. Le Premier ministre, Xavier Bettel, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont dévoilé hier les initiatives pour tenter de dompter le covid-19 qui ne se laisse décidément pas faire. Le ton semble changer peu à peu vis-à-vis de la vaccination. Les habitants, à travers les décisions qui ont été prises, sont plus fortement incités à franchir le pas et à recevoir leurs doses afin de pouvoir profiter de ce qui faisait le charme de la vie d’avant. Une vie d’avant, oui mais sous «Covid Check».
Alors que la campagne de vaccination a débuté au mois de décembre dernier, il y a encore du monde à convaincre. Beaucoup trop. Et les nouvelles mesures sont là pour les «aider» à franchir le pas. Est-ce que cela sera suffisant? Pas sûr. En tout cas, il faut savoir ménager la chèvre et le chou. La vaccination est un sujet éminemment sensible même au Grand-Duché. Nous avons tous aussi en tête les images des manifestations chez nos voisins. Un jeu compliqué se met en place où il ne faut pas forcer la main aux personnes ne voulant pas être vaccinées par conviction personnelle, mais où il faut préserver le pays de nouvelles restrictions qui risquent encore de provoquer des dégâts dans notre économie et de fragiliser encore le tissu social mis à rude épreuve depuis un an et demi maintenant.
L’objectif du gouvernement est donc simple : faire augmenter le niveau de la couverture vaccinale dans le pays. Pour l’instant, les contraintes sur les non-vaccinés sont peu fortes. Nous verrons si elles restent aussi légères en cas de stagnation du nombre de vaccinés durant le mois de septembre. Après le temps de la communication avec des affiches montrant des personnes souriantes ayant reçu leurs doses, vient donc le temps d’un premier durcissement envers ceux qui ne veulent pas voir s’approcher de leur bras la moindre piqûre avec le fameux sérum. Il faut inciter sans braquer, il faut expliquer sans pointer du doigt, il faut vacciner sans que les habitants concernés aient le sentiment qu’on leur force la main. Le mois de septembre s’annonce décidément très délicat d’un point de vue sanitaire mais aussi politique.
Laurent Duraisin