Accueil | Editoriaux | L’ADR face à la croix de Hinzert

L’ADR face à la croix de Hinzert

Placée sous le signe de la Résistance, la journée de dimanche a notamment été marquée par la cérémonie officielle de la croix de Hinzert («Hinzerter Mass»), qui s’est tenue face au Monument national, à savoir face à ladite croix de Hinzert, au cimetière Notre-Dame du Limpertsberg, le long de la bien nommée allée des Résistants-et-des-Déportés.

Organisée pour la première fois en 1997, la journée nationale de la Résistance se tient, en effet, le même jour que la cérémonie de la croix de Hinzert, sur la base d’une décision émanant du Conseil national de la Résistance.

Depuis plusieurs années, l’échéance donne lieu à de vibrants hommages religieux, militaire, civil. Un hommage religieux tout d’abord, car il est de coutume que les représentants de trois cultes y prennent part : l’archevêque de Luxembourg pour le christianisme, le grand rabbin pour le judaïsme, et le pasteur de l’Église protestante, pour le culte protestant.

Un hommage militaire ensuite, parce que la cérémonie peut compter, chaque année, la Musique militaire qui est l’orchestre d’harmonie de l’armée. Un hommage civil, enfin, avec la présence des associations d’anciens résistants, mais aussi la participation de citoyens venus honorer un ancien proche ou tout simplement venus «se souvenir» et témoigner leur empathie envers les résistants.

Depuis plusieurs années, le «décorum» est donc le même face à la croix de Hinzert, où quatre couronnes de fleurs offertes par le gouvernement, la commune de Luxembourg, la Chambre des députés et par le Conseil d’État, sont exposées côte à côte, exception faite de cette année.

En effet, une cinquième couronne de fleurs, plutôt inattendue, a fait son apparition. Portant la signature de la sous-organisation de jeunesse de l’ADR, «adrenalin», et des Jeunes conservateurs européens (EYP), la couronne en aura étonné plus d’un.

À croire que l’hommage, en plus d’être religieux, militaire et civil, se serait ouvert à la politique, en cette année électorale? Seule certitude, il n’y avait, en tout cas, point de couronne des jeunes DP, LSAP, déi gréng, CSV ni déi Lénk (…). Alors récupération politique ou pas?

Claude Damiani