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La zizanie

Le président Emmanuel Macron a envoyé une lettre aux Français qui a été publiée dans la presse régionale. Et elle n’a pas vraiment plu au Nouveau Front populaire, qui revendique la victoire aux élections législatives. Une «victoire», car le groupe réunissant les forces hétéroclites de gauche a terminé en tête devant les autres formations… mais sans avoir la majorité absolue.

Le locataire de l’Élysée demande dans sa missive la constitution d’une coalition «républicaine» pour former un gouvernement. Un message envoyé à la fois à La France insoumise et au Rassemblement national pour les éjecter des négociations. Un nouveau barrage contre les extrêmes qui rajoute de l’huile sur le feu alors que les tractations s’accélèrent.

Les critiques n’ont pas traîné mercredi, les excès de langage non plus. À gauche, on estime notamment que le président ne veut pas respecter les résultats des urnes et on crie à l’abus de pouvoir. Évidemment, tout cela est un petit peu plus compliqué.

Un autre enseignement des réactions de mercredi est plus inquiétant. La prise de parole, au bout de trois jours de silence, d’Emmanuel Macron a suscité une violente levée de boucliers. Le président semble voir son autorité lui glisser encore plus entre les doigts. Ce n’est pas nouveau. Durant la campagne, Marine Le Pen, du RN, avait estimé qu’il ne serait plus le chef des armées si son parti remportait les législatives. Oubliant au passage la Constitution française…

Comment Macron va-t-il gérer ces trois prochaines années à l’Élysée ? Dès qu’il prend position, cela provoque un tollé et une pluie de protestations. La position présidentielle est de plus en plus fragilisée. Et ce n’est pas uniquement sa faute. On se souvient des violentes critiques de la classe politique elle-même, au-delà des manifestations, contre François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac… Au fil des décennies, la fonction présidentielle a été décriée et salie, certains partis n’hésitant pas à demander une VIe République plus parlementaire. Guerre de pouvoirs, guerre d’ego. Macron, qui aime tant tirer les ficelles, se retrouve maintenant dans les cordes. De mauvais augure pour nos voisins français.

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