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La voix des entreprises

« Sur 100 électeurs, 50 ne travaillent pas, sur les 50 qui travaillent, 22 sont à la fonction publique et enfin 28 sont soit indépendants, soit travaillent dans les entreprises. Et pour enfoncer le clou, la place financière représente un bon tiers de l’économie luxembourgeoise, mais seulement 5% d’électeurs. » Voilà le constat à froid de Michel Wurth lors d’une cérémonie, organisée cette semaine par le média Paperjam, désignant la personnalité économique du pays.

La déclaration est forte et donne à réfléchir. Pour autant, il ne faut pas y voir une attaque frontale de Michel Wurth envers une classe politique peut-être trop soucieuse de ses électeurs au détriment des travailleurs et des entreprises, mais plutôt un message d’encouragement pour les personnes qui se battent pour développer leur activité et faire de leur travail un apport pour le pays.

Il faut également y voir un message pour motiver les personnes avec des idées à s’engager dans les fédérations et les chambres professionnelles ou encore les syndicats, afin de peser sur les stratégies politiques du pays.

Car, en y réfléchissant, les travailleurs et les entreprises représentent une force ayant, dans une certaine mesure, plus de poids que le corps électoral. Mais encore faut-il réussir à motiver les hommes et femmes à s’impliquer dans des fédérations parfois vues comme des chambres poussiéreuses abritant les mêmes personnes depuis 40 ans. Pourtant, Michel Wurth, qui n’est pas un inconnu dans le monde de l’entreprise, le souligne lui-même : «Il faut plus de jeunes, il faut plus de femmes, il faut plus de non-Luxembourgeois, il faut des gens qui viennent s’engager dans les chambres professionnelles pour défendre l’intérêt des entreprises.»

S’il faut évidemment considérer ce message dans le contexte de la campagne des prochaines élections sociales, c’est également le moyen de rappeler que, sans avoir le droit de vote, un résident peut influencer la politique du Luxembourg.

Jeremy Zabatta