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La vérité qui dérange


En 2006, le documentaire réalisé par Al Gore, Une vérité qui dérange, était un premier signal d’alerte en matière d’urgence climatique. Rapidement, l’ancien vice-président des États-Unis a été discrédité et les dangers pour le climat ont à nouveau été rangés dans les tiroirs des gouvernements, plus intéressés par la création de richesse à court terme que par une politique écologique à moyen et long termes.

Aujourd’hui, c’est la jeune génération qui rebondit et met le doigt là où le bât blesse vraiment. Ils dénoncent par centaines de milliers la vérité qui semble vraiment déranger. À juger les innombrables commentaires médisants, irrespectueux et par moments haineux sur l’action climatique des jeunes, le dicton «Il n’y a que la vérité qui blesse» est cent mille fois confirmé. Tantôt le fait de sécher les cours sert comme point d’attaque. Tantôt Greta Thunberg, initiatrice de ce mouvement mondial, est réduite au fait qu’elle est atteinte du syndrome d’Asperger. «Elle va finir à l’hôpital psychiatrique», pensait bien écrire un internaute sur le compte Facebook d’un des journaux de référence européen. Dégoûtant!

Il est grand temps de mettre les choses au clair. Voir défiler plus de 1,5 million de jeunes dans 125 pays pour appeler les responsables politiques à agir (enfin) pour sauver la planète n’est pas anodin. Ceux qui crient le plus fort, sont ceux qui ne veulent pas accepter l’évidence. Cette évidence est pourtant celle que la génération adulte n’a qu’emprunté la Terre à la jeunesse, comme cela est rappelé dans notre Interview du lundi.

Le camp politique peine aussi à trouver la bonne réaction. Un simple «message reçu» ou un on «n’a pas attendu ce mouvement pour prendre des initiatives en faveur de la protection du climat» n’est pas suffisant, et manque aussi de respect. D’autres cercles ultra-conservateurs pensent qu’il est opportun de remettre en cause le nombre de jeunes dans les rues, alors que sur le fond ils seraient d’accord avec les jeunes. À quoi bon donc?

En tout cas, ce mouvement est une bouffée d’oxygène qui, espérons-le, ne va pas finir par faire pschitt…

David Marques