Il a réussi son pari fou. Franky Zapata a traversé dimanche la Manche avec son improbable skate volant affublé de réacteurs surpuissants. À son arrivée sur le sol anglais, l’émotion était à la hauteur de l’exploit. Immense.
Mais le génial inventeur français en a encore gardé sous le coude. Il a annoncé dans la foulée qu’il travaillait actuellement sur la conception d’une voiture volante. Elle devrait être prête pour l’année prochaine. Déjà que Franky Zapata avait eu quelques difficultés à avoir les autorisations de vol pour son exploit, on imagine la tête des autorités françaises (et anglaises) quand il va demander de pouvoir franchir la Manche au volant de son bolide. Ceux qui ont construit le tunnel sous la mer qui sépare le continent de l’Angleterre risquent aussi de faire une dépression. Leur ouvrage ne servira plus à grand-chose si l’idée du Français se concrétise à grande échelle. On imagine déjà la panique des douaniers anglais devant l’afflux de continentaux sur leur île via la voie des airs.
Mais, calmons-nous. Le rêve de voitures qui volent ne date pas d’hier et n’a jamais été concrétisé. On se souvient tous de ces images datant des années 50 et 60 où l’on voyait des familles à bord de voitures-fusées zigzaguer entre des gratte-ciels. Il faut dire qu’à l’époque, le futur faisait rêver. On en est loin aujourd’hui. Ces années-là, l’homme était en train de conquérir l’espace et visait la Lune au sens propre comme au figuré. Dès les années 70, le rêve s’est rapidement arrêté et la triste réalité a rattrapé l’humanité : il faudra attendre un peu pour vaincre la gravité et espérer tutoyer les nuages.
À défaut de faire rêver, le futur fait maintenant terriblement peur à l’orée du changement climatique. On nous annonce que le pire est à venir, que le compte à rebours menant à la catastrophe ne pourra pas être stoppé. Seul l’impact du cataclysme pourra être modifié. Alors, les aventures de Franky Zapata que nous vivons par substitution sont une bouffée d’oxygène. Le futur n’est pas qu’anxiogène, on peut aussi espérer qu’il soit plein de bonnes surprises…
Laurent Duraisin