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La solitude de nos aînés

Le mot d’ordre «Restez à la maison» est, depuis le début de la crise sanitaire, lié à l’objectif de protéger au mieux les personnes les plus vulnérables de la société. Après plus d’un mois de confinement, la stratégie porte ses premiers fruits. Mais les séquelles psychologiques commencent à peser lourdement.

En Belgique, on a évoqué ces dernières semaines le fait que les résidents des maisons de repos étaient les grands oubliés de cette pandémie. Du jour au lendemain, nos parents et grands-parents se sont retrouvés coupés du monde extérieur. L’interdiction de visite par les membres de la famille est de mise dans de nombreuses maisons de retraite et de soins, y compris dans les 52 structures que compte le Grand-Duché. Le recours aux nouvelles technologies pour échanger avec ses proches ne peut compenser le contact physique.

Il est un fait aujourd’hui que bon nombre de nos aînés sont décédés dans la solitude depuis le début de la crise liée au Covid-19. Le prix à payer pour endiguer au mieux le virus est donc lourd, très lourd même. Cet isolement strict était-il nécessaire ou a-t-il causé plus de dégâts que prévu? Toujours en Belgique, on enregistre ainsi plus de décès dans les maisons de repos que dans les hôpitaux (3 028 contre 2 716, lundi matin). Au Luxembourg, les chiffres ne font pas cette séparation, même si lundi soir on notait que «seules» 32 % des 75 personnes ayant succombé au Covid-19 sont décédées en dehors d’un établissement hospitalier.

La situation dans les maisons de repos grand-ducaux est donc plutôt bien gérée. Il y a cependant eu quelques errements en début de crise. Du matériel de protection faisait notamment défaut.

L’encadrement a aussi dû être renforcé. Même si ces lacunes ont été corrigées, le gouvernement reste prudent et attendra que le dépistage systématique lancé lundi ait été mené à son terme avant de rouvrir les portes des maisons de repos. Une lueur d’espoir existe enfin.

David Marques