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La sacro-sainte voiture

À la toute fin de l’Autofestival, occasion en or pour les automobilistes luxembourgeois de s’offrir une nouvelle voiture, la Société nationale de contrôle technique (SNCT) a osé annoncer une hausse substantielle de ses tarifs. Depuis le 1er février, le passage d’une voiture est facturé 52 euros, soit 40 % de plus que l’ancien tarif, fixé à 37,5 euros. Quel scandale! C’est du moins la réaction qui a dominé tout au long de la semaine parmi les automobilistes luxembourgeois, pour qui la voiture reste sacro-sainte.

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) et l’Automobile Club (ACL) sont montés au créneau pour dénoncer une politique antivoitures qui serait menée par le gouvernement. Le ministre de la Mobilité, François Bausch, s’est rapidement défendu, renvoyant vers l’autonomie commerciale de la société privée qu’est la SNCT. Combinée à une prochaine augmentation marginale des accises sur le carburant, cette hausse des tarifs du contrôle technique garde toutefois un goût amer pour de nombreux citoyens. Si l’on peut remettre en question le manque de transparence qui entoure cette décision, elle reste à relativiser. Pour des automobilistes qui aiment changer tous les quatre ou cinq ans de voiture, et dépensent donc à chaque fois des dizaines de milliers d’euros, les 52 euros du contrôle technique ne pèsent pas très lourd.

Globalement, cette hausse relève des adaptations de tarifs qui sont à observer dans bien des domaines. La plus importante explosion des prix reste celle enregistrée pour le logement, domaine qui pèse bien plus dans les finances d’un ménage qu’un simple contrôle technique. Il ne s’agit certes pas de dénigrer ici les automobilistes. La voiture est et restera un chaînon important de la mobilité sur le plan national. Mais les déplacements d’un point A vers un point B ne peuvent plus uniquement se faire à bord d’un véhicule individuel. La combinaison des modes de transport, c’est-à-dire la multimodalité prônée par le gouvernement, est la seule clé qui permettra de désengorger à terme un Luxembourg qui tousse déjà fermement.

David Marques