Il s’agit d’une claque pour le gouvernement sortant. «On aurait déjà pu organiser cette même conférence de presse il y a 10 ans en arrière», a lancé, vendredi, Fabricio Costa, le co-porte-parole des jonk gréng. Sans vouloir le dire aussi clairement, ses propos mènent à la conclusion que la politique de logement menée par la coalition tricolore, au pouvoir depuis fin 2013, est un échec. Soulignons que le parti mère des jeunes verts fait partie de cette coalition et occupe, depuis fin 2018, le ministère du Logement.
Les jeunes veulent un toit
Les ailes jeunes des quatre grands partis – DP, LSAP, déi gréng et CSV – se sont alliées en cette fin de législature pour réprimander leurs aînés. Le plus étonnant : la JDL, la JSL et les jonk gréng dressent le même constat d’échec que la CSJ, appartenant aux rangs du Parti chrétien-social, siégeant depuis 10 ans sur les bancs de l’opposition. Parmi les remèdes proposés pour contrer la crise du logement se trouvent des propositions qui sont portées par le CSV.
«Il n’y a plus de temps à perdre», clame Michel Agostini, le président des jeunes libéraux, dénonçant les blocages (du DP?) qui existent au sein même du gouvernement. Les jeunes socialistes soutiennent la revendication d’accélérer la mise en application de la nouvelle taxe de mobilisation des terrains laissés vides. Le projet de «leur» ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, prévoit une phase de transition de 10 ans. Beaucoup trop long, rétorque la JSL. Le montant de la taxe devrait aussi être revu à la hausse.
La tension sur le marché du logement se répercute donc désormais sur les relations entre les partis au pouvoir et leurs ailes jeunes. Jonk gréng, JDL et JSL sont dans leur plein droit de remettre en question les actions du gouvernement. C’est l’essence même des jeunes militants et membres de partis, souvent considérés comme trop timides. Il est dans l’intérêt des ministres visés de ne pas se montrer vexés. Un échange constructif est nécessaire. Il sera temps de passer à l’action après le scrutin du 8 octobre au plus tard. Le débat sur de possibles solutions dure depuis trop longtemps déjà. Une palette d’instruments (taxes antispéculation, fiscalité, etc.) se trouve sur la table. La prochaine majorité devra à son tour sonner la révolte pour engager la sortie de crise.