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La résurrection

Le 9 juillet 2013, Jean-Claude Reding, alors président de l’OGBL, avait acté le divorce avec le LCGB. Un manque de respect aurait mené à une rupture de confiance. «En ce moment, je ne vois plus comment collaborer avec le LCGB. Les relations sont rompues, elles sont mortes», avait-il martelé. «L’OGBL ne veut pas de nous, il cherche à donner une image de l’ennemi et cette image, c’est nous, le LCGB», lançait dès le 7 janvier Patrick Dury, déjà président du syndicat chrétien. Un peu plus d’une année plus tard, la réconciliation était engagée. «Nous souhaitons retravailler de concert avec l’OGBL, afin de trouver des solutions communes pour les salariés», déclarait, le 29 janvier 2014, le chef de file du LCGB.

Avant cette passe d’armes, le front syndical était à géométrie variable. Le 16 mai 2009, l’ensemble des syndicats avaient suivi l’appel de l’OGBL à protester contre le paquet d’austérité qui avait suivi la crise financière. Selon les organisateurs, 30 000 personnes avaient battu le pavé lors de cette dernière manifestation syndicale d’envergure. Le LCGB avait toutefois fait cavalier seul, en octobre 2012, pour l’appel à manifester contre la réforme des pensions. Il avait refusé de rejoindre l’union syndicale emmenée par l’OGBL.

Il a fallu l’arrivée au pouvoir du gouvernement CSV-DP fin 2023 pour que OGBL et LCGB scellent une alliance inédite. Le front syndical commun est devenu une Union des syndicats. Il n’est pas encore question de syndicat unique, mais il est remarquable que les deux anciens rivaux comptent préparer ensemble les élections sociales de 2029.

Même si la CGFP ne participera pas à la grande manifestation nationale du 28 juin, le gouvernement de Luc Frieden doit prendre conscience qu’il est confronté à un adversaire redoutable, fort de 125 000 membres et soutenu par une large majorité de la population. Continuer à refuser une tripartite formelle deviendra intenable, d’autant plus si la mobilisation atteint les chiffres de 2009. Dans ce contexte, il est à rappeler que les gouvernements Juncker et Bettel n’avaient pas hésité à convoquer des tripartites, en étant prêts à faire des concessions. Il y a certes eu des échecs, mais un véritable dialogue social a eu lieu. Va-t-il finir par ressusciter, tout comme l’union syndicale?

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