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La République, ça se fête !

À deux jours de la «Festa della Repubblica», fête nationale italienne qui est célébrée tous les 2 juin, les Italiens, tout comme leurs ressortissants de la diaspora, s’apprêtent à célébrer leur chère République. L’occasion pour ces millions de Transalpins de tirer, à nouveau et comme chaque année, un trait sur les années sombres du fascisme de Benito et de ses «camicie nere», ces fidèles membres de la milice de Mussolini, ce Duce qui a sali l’honneur et la réputation de la péninsule. Mais l’heure est désormais à la réconciliation, actée depuis des décennies déjà, par le biais du référendum de 1946, qui enterrera définitivement les sbires (NDLR : de l’italien «sbirro» qui signifie «agent de police») de Benito, abolira la monarchie en forçant la famille royale à l’exil, et consacrera la «Repubblica». Une République qui ouvrira la voie à une démocratie parlementaire et qui enverra ce totalitarisme aux enfers et ce, pour l’éternité.

Au Luxembourg, les «Fratelli d’Italia (Frères d’Italie)», du nom de l’hymne national de Mameli, s’impatientent de célébrer l’avènement de la démocratie dans leur pays d’origine, tout comme ils se délectent déjà de festoyer avec leurs copains, qu’ils soient luxembourgeois, portugais, bosniens, français, belges voire syriens ou irakiens. Parce que, comme toutes les communautés étrangères du Grand-Duché, qu’elles soient implantées au pays de longue date ou pas, les Italiens du Luxembourg savent d’où ils viennent, mais ils sont également conscients qu’ils doivent tout à leur effort d’intégration dans la société locale.

Exactement comme les autres communautés étrangères précitées. À l’image d’un Miralem Pjanic, Bosnien de Schifflange, qui fait des merveilles à la Juventus de Turin. Une Juve qui, samedi soir, en finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid, fédérera au moins deux des principales communautés étrangères, si ce n’est plus. Car si le sport rassemble, l’Italie est plus que jamais devenue une terre d’accueil, face à la crise migratoire. Alors peut-être devrait-on dire, à l’avenir, «Fratelli del mondo» ou «Fratelli del Lussemburgo» ?

Claude Damiani