Le trop long procès de l’affaire LuxLeaks touche à sa fin. Et il était temps que la farce cesse. Au fil des débats, longtemps à charge, l’évidence a éclaté, pour ceux qui en doutaient. Aucune motivation autre que l’intérêt général n’a poussé les lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet à passer à l’acte. Quant au journaliste Édouard Perrin, il a fait son travail, tout simplement.
Au point d’assister, mardi, à une scène surréaliste au moment du réquisitoire du procureur, qui a réclamé une amende contre Édouard Perrin tout en le félicitant pour «son travail, au service de l’intérêt général, et pour son opiniâtreté». Avant d’ajouter : «J’ai un grand respect pour les journalistes.»
Une schizophrénie à l’image de ce Luxembourg fermement décidé à protéger une finance qui le fait vivre mais tout aussi fermement convaincu d’un idéal démocratique. Et cette intime conviction que la société PwC a fait fausse route, pleine de morgue et de certitudes au moment de porter plainte contre les trois hommes.
Pendant les deux semaines de procès, le Luxembourg a souffert du grand déballage. Comme prévu, pourrait-on dire. Le monde entier s’est réjoui des saillies des avocats d’Antoine Deltour, Raphaël Halet et Édouard Perrin contre le petit pays de la finance.
À tel point que tout autre verdict que la relaxe, le 29 juin prochain, aurait pour conséquence de braquer encore un peu plus l’attention du monde sur le Grand-Duché. Car même la peine la plus symbolique aurait pour conséquence la poursuite de l’affaire devant les instances européennes. Un processus long et dévastateur pour le pays.
Reste ces textes de loi, forcément obsolètes, qu’il va rapidement falloir dépoussiérer. Pour protéger, avec force, les lanceurs d’alerte mais aussi la liberté d’informer.
Il est encore temps de sauver la face et de montrer que ce procès n’avait pas lieu d’être. Ce serait un camouflet pour PwC, mais à se vouloir plus royaliste que le roi, cette société a porté sur la place publique un débat qui la dépasse.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)
Bonjour Chris
En tant que Français je peux vous dire que non, le monde entier ne s’en fout pas. Vous considérez ces personnes comme des traîtres, c’est une morale assez particulière. Pour ma part c’est votre Grand Duché que je considère comme un traître. Vous croyez que votre prospérité est issue « du monde de la finance », mais elle est en réalité uniquement assise sur la spoliation des autres états, via l’évasion fiscale.
Vous ne savez rien faire que voler les autres, alors vous adoptez la morale des voyous : la fidélité à votre mafia (légale) (pouarf) passe avant le respect de l’équité. C’est pour résoudre cette dissonance cognitive que l’auteur de l’article appelle « schizophrénie ». C’est triste. L’argent rend méchant. Vous êtes un petit pays méchant…
@Chris,
Moi aussi je reste perplexe : est-il pour vous tellement inconcevable que certaines personnes dans ce monde puissent agir autrement que pour le pouvoir, l’argent ou la vengeance ?
Heureusement, qu’il y a encore des gens pour se soucier au bien commun et pour vouloir rendre le monde meilleur. C’est grâce à eux que nous pouvons encore croire en l’avenir de l’humanité.
Vous n’y croyez pas ? Pauvre de vous…
Tout d’abord, le monde entier s’en fout.
Je suis désolé, Christophe mais ce débat reste et restera essentiellement intra-Luxembourg et il n’ira pas plus loin.
Et ce petit monde de la finance, comme vous dites, vous fait vivre, comme beaucoup d’autres ici. La preuve, c’est que j’achète encore votre journal.
Alors il est puéril et complètement déplacé de cracher dans la soupe (J’ai déjà dit ça à un de vos collègues).
Et ces types vont probablement s’en sortir avec des peines symboliques ou pas de peines du tout. Et le débat sera clos.
Moi je reste perplexe et ne peux imaginer que des gens agissent de la sorte autrement que par intérêt personnel ou par vengeance pas rapport à un employeur qui ne leur a peut-être pas reconnu toutes les qualités qu’ils pensaient avoir…
Encore une fois, ce débat n’ira pas plus loin.
Si l’Europe ou les USA ou d’autres ne se décident pas un jour ou l’autre à donner un coup de pied dans la fourmilière, on en restera là.
Et si ces types s’en sortent sans dommage, c’est la voie ouverte à tous les abus possibles : tous les aigris, mécontents, frustrés employés au Luxembourg vont saisir la moindre occasion pour mettre leur employeur en difficulté en se réfugiant derrière le statut de lanceur d’alerte.
Je n’y crois pas.
P.S. : Comme je l’ai déjà dit à Fabien, je suis pour le fait que les entreprises payent des impôts adéquats mais ce que je déteste le plus, ce sont les gens qui crachent ds la soupe et… les traîtres.