Que ce soit dans les semaines ayant précédé le référendum du 7 juin ou maintenant lorsqu’on évoque la future loi sur l’accès à la nationalité mais aussi l’intégration des réfugiés : la classe politique et la société civile s’interrogent beaucoup sur les valeurs nationales. La maîtrise de la langue luxembourgeoise est souvent avancée comme la condition indispensable pour s’intégrer pleinement. Dans ce contexte, l’annonce du ministre de la Justice, Félix Braz, d’abaisser le niveau requis pour pouvoir postuler à la nationalité est déjà fustigée par de nombreux acteurs. Le débat autour du projet de loi n’en est cependant qu’à ces débuts.
Comme souvent, il faut prendre le recul nécessaire pour faire la part des choses. Discuter des valeurs nationales à respecter pour être accepté dans une société peut s’avérer être un sujet très sensible. La discussion doit être accompagnée de la réflexion mais aussi de la prudence nécessaire pour ne pas tomber dans le piège d’un protectionnisme exagéré ou même pire, de suspicions de xénophobie.
En appliquant ces prémisses, la société luxembourgeoise pourra sortir renforcée du débat mené depuis plusieurs mois. Dans le cas contraire, de nouvelles déchirures pourraient faire leur apparition. Car au-delà des résultats du référendum, on aura constaté que l’intégration de la communauté étrangère est encore loin d’être achevée.
Pour arriver à bout de la lourde tâche qui attend désormais le pays pour intégrer les centaines de réfugiés qui continuent à affluer vers le Luxembourg, il faudra donc redoubler d’efforts. Cela vaut aussi bien pour les résidents que pour les réfugiés. Le dialogue doit se retrouver au centre de ce processus d’intégration. Alors que les structures d’accueil des réfugiés continuent à être aménagées, il ne faut certainement pas brûler les étapes. Revendiquer haut et fort à la tribune de la Chambre l’interdiction de la burqa n’est pas forcément la meilleure manière de procéder. Cela peut être mal interprété ou même être exploité de manière négative par les cercles extrémistes. Une approche moins offensive est nécessaire.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)