À peine une semaine après les communales, le CSV se met en ordre de bataille pour les législatives du 8 octobre. Hier, les dix grandes priorités du programme électoral ont été dévoilées. La tête de liste, Luc Frieden – promue sur les premières affiches avec son seul prénom, précédé d’un hashtag – a lancé une grande promesse : «Moins d’impôts pour tous».
Il est incontestable que la charge fiscale sera devenue plus lourde à la sortie de cette législature. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution vers un système d’imposition de plus en plus inégalitaire et inéquitable. Le camp chrétien-social ne cesse de marteler que la faute est surtout à imputer à un gouvernement qui n’a pas tenu son engagement de mener à bien la grande réforme fiscale inscrite dans l’accord de coalition. Une réforme plombée par le covid et la guerre russe contre l’Ukraine. Il s’agit du moins de la ligne de défense de la coalition tricolore, qui renvoie vers les centaines de millions d’euros débloqués pour anéantir l’impact de la pandémie et de l’inflation galopante sur les ménages et l’économie.
En dépit de la situation très tendue des finances publiques, le CSV se dit toujours convaincu qu’une réforme fiscale, échelonnée sur plusieurs années, reste possible pour le bien de tout un chacun, des plus petits aux plus grands contribuables. Le renforcement de la croissance est présenté comme le principal outil de son financement. Moins d’impôts, plus de pouvoir d’achat avec, à la clé, une activité économique plus soutenue qui entraînera davantage de recettes fiscales. Car hors de question de passer le cap d’une dette publique supérieure à 30 % du PIB. Au vu des autres revendications électorales – investissement massif dans le logement et les énergies renouvelables, réalisation de contournements routiers ou élargissement de l’offre de soins de santé –, la marge de manœuvre financière risque de rapidement fondre comme neige au soleil.
Où aller chercher l’argent? Le CSV reste encore assez vague sur la question. Il veut se montrer plus sélectif, mais quelles catégories de personnes vont devoir renoncer à des prestations? La promesse de #Luc sonne bien à première vue. Au vu du contexte, rempli d’incertitudes, l’équation présentée hier pourrait toutefois s’avérer insoluble.