Invité lundi matin sur RTL Radio, l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn a fait part de son inquiétude. Jamais, au fil de son mandat long de près de 20 ans, il n’aurait eu affaire à un nombre aussi important de conflits armés à travers le monde. Au plus tard avec la guerre ouverte à laquelle se livrent depuis vendredi Israël et l’Iran, un «embrasement catastrophique», pour reprendre les termes de la Friddensplattform, guette le Proche-Orient.
Car l’offensive israélienne s’inscrit dans une liste qui ne cesse de s’allonger : Gaza, Cisjordanie, Liban et Syrie. À chaque fois sont invoqués le droit à la légitime défense et la nécessité de protéger la population contre des menaces venues d’États ou de groupes ennemis. Dans ce contexte, il est à souligner qu’Israël était dans son droit quand il a riposté à la sanglante attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Aujourd’hui, le bombardement incessant de la population civile de Gaza et le blocage des livraisons d’aide humanitaire ne sont pourtant plus justifiables. Quel est désormais l’objectif de l’attaque contre l’Iran? Éviter que Téhéran se dote de l’arme nucléaire ou un changement de régime? En attendant, ce sont une nouvelle fois des civils qui sont tués et blessés par centaines, que ce soit en Iran ou en Israël.
L’ouverture de ce nouveau front de guerre a pour effet pervers que les yeux se détournent de Gaza, mais plus encore de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Sans parler des autres conflits armés qui font rage à travers la planète. Où et quand va s’arrêter l’escalade? Certains observateurs ont estimé que l’affrontement entre Moscou et l’OTAN a le potentiel de provoquer une troisième guerre mondiale. S’y ajoute désormais le risque d’un embrasement généralisé au Proche-Orient. Il ne faut également pas perdre de vue que la Chine reste décidée à récupérer Taïwan, par la force si elle le juge bon.
Les appels à la diplomatie sont nombreux. La loi du plus fort prévaut toutefois. L’ONU reste impuissante, tout comme l’UE ou le G7. En parallèle, les tensions au sein de la société américaine se renforcent. Le président Donald Trump riposte par le déploiement de l’armée contre sa propre population. Une guerre civile pourrait ouvrir la porte de l’enfer.