Ce mercredi soir, un concert de l’artiste androgyne et «icône LGBT» Bilal Hassani aura lieu dans la basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains à Metz. Un concert de ce type dans une (ancienne) église ? Scandale ! Les catholiques les plus radicaux se sont rués sur leur arme favorite, les réseaux sociaux, et ont inondé de messages haineux ou consternés ces sites, véritable caisse de résonance de leur haine. Un appel à manifester a été lancé par des militants de la droite radicale et des chrétiens versant dans l’intégrisme. Une contre-manifestation se tiendra à quelques centaines de mètres de là, au centre-ville de Metz. L’ambiance va être chaude dans le secteur…
Au-delà des remous sociaux, la France connaît l’émergence de groupuscules agissants, plus catholiques que les catholiques, plus patriotes que les patriotes, plus extrémistes que les extrémistes, plus royalistes que le roi. C’est la surenchère à tous les niveaux. Ces derniers jours, ceux qui appelaient à manifester rappelaient que la basilique était la plus vieille église de France (elle a été construite au IVe siècle de notre ère), et glissaient en passant qu’elle avait été désacralisée. Oui, désacralisée depuis… 1556! Ça fait un bail. Le magnifique édifice niché non loin de la place de la République a été utilisé comme vulgaire entrepôt militaire avant de devenir une salle d’exposition et de spectacle. Hier, le maire de Metz ajoutait même malicieusement que la basilique, durant l’Antiquité, était liée à des édifices d’eau et avait vu se baigner nus les habitants de l’époque. Cela ne va pas calmer les ardeurs d’un intégrisme catholique qui s’exprime au grand jour à Metz.
Les Messins peuvent en effet parfois assister à des prières en groupe improvisées devant la colonne de la Vierge, place Saint-Jacques, au milieu des terrasses des cafés. L’expression «chapelet de réparation» est devenue à la mode pour ces groupuscules qui n’hésitent pas à se mettre en scène dans des édifices religieux qu’ils estiment avoir été salis par telle ou telle manifestation. La cathédrale de Metz en a fait les frais après avoir prêté son cadre à la présentation de l’équipe féminine de handball de la ville. Une dérive inquiétante qui envahit peu à peu l’espace public… La France est bien malade, espérons que ce n’est pas contagieux.
Dommage que tout ce monde ne parts chez poutine