Le bras de fer entre grandes puissances se poursuit autour de l’Ukraine. Des menaces, des manœuvres militaires, des discours guerriers, des demandes de négociations, des livraisons d’armes… et au milieu se trouve le peuple ukrainien. Qui pense au peuple ukrainien ?
Pour l’instant, les yeux sont braqués sur Moscou, Washington, Paris, Berlin, Bruxelles, mais qui se soucie du devenir de ce peuple pris en étau entre deux mondes et qui risque de devenir la première victime de ce jeu de pouvoir entre les deux «blocs» reconstitués. Un parfum de guerre froide flotte sur le monde. Deviendra-t-elle ici une guerre chaude ?
Tout semble être fait pour que le peuple ukrainien n’ait pas son destin en main. Après sa révolution et le départ de son président prorusse, les tensions n’ont fait que s’exacerber avec la Russie, qui a poursuivi sa politique des petits drapeaux en envahissant la Crimée aux yeux de tous, en soutenant le Donbass russophone révolté face au pouvoir ukrainien proeuropéen.
Kiev veut intégrer l’OTAN pour se protéger, la Russie s’inquiète de voir l’alliance à ses frontières et encercle le pays. Kiev réplique en demandant l’aide de l’Occident, Moscou resserre son étau. Ce jeu tragique semble sans fin. Qui fera le premier un pas en arrière pour déminer enfin la situation ? Le temps presse, car la montée des périls se poursuit.
Et la peur semble s’être infiltrée dans toutes les villes, dans toutes les capitales de la région. Comme si l’affrontement était inévitable, comme si chaque pays devait choisir un camp en attendant le premier coup de canon.
Aujourd’hui, le peuple ukrainien attend dans l’angoisse une éventuelle offensive russe. Le Pentagone en est sûr : elle pourrait intervenir mi-février. Le mécanisme qui se met en place sous nos yeux est bien connu. L’Europe a déjà vu maintes fois cette marche vers la guerre.
Comme si personne ne pouvait l’arrêter, comme si personne ne pouvait emprunter un autre chemin. Qu’avons-nous appris, Européens ou Russes, de l’histoire de ce continent ? Pas grand-chose apparemment.
Les mêmes rengaines, les mêmes discours belliqueux entendus mille fois… et au milieu le peuple ukrainien qui attend la gorge nouée.