Le Royaume-Uni s’apprête à vivre une nouvelle journée historique aujourd’hui. Avec l’intronisation de Theresa May comme nouvelle Première ministre, le gouvernement britannique sera dirigé, pour la deuxième fois seulement, par une femme. Les circonstances de l’avènement de celle qui va succéder à David Cameron restent néanmoins aberrantes.
Il ne s’agit pas ici de mettre en cause les compétences de celle qui est déjà considérée comme la nouvelle Dame de fer, à l’image de Margaret Thatcher, première femme à avoir dirigé le gouvernement du Royaume-Uni entre 1979 et 1990. Non, c’est bien David Cameron qui est à cibler. Lui qui a découvert sur le tard son admiration pour l’Union européenne, a décidé d’organiser un référendum sur la sortie de son pays de la famille européenne en raison d’un jeu politique purement interne. Alors qu’il comptait sortir renforcé de ce scrutin, il a perdu gros avec la courte victoire des pro-Brexit. Et le Royaume-Uni risque d’en faire également les frais.
L’héritage laissé à Theresa May n’est donc pas simple. Un vent glacial va rapidement souffler pour la nouvelle Première ministre. Elle devra d’urgence former un nouveau gouvernement et faire face à une opposition qui réclame déjà la tenue d’élections législatives. Ses plans pour redonner confiance aux électeurs britanniques risquent néanmoins de passer rapidement au second plan, car la principale tâche qui attend Theresa May est la négociation du douloureux divorce avec l’Union européenne.
Elle a déjà annoncé qu’elle ne comptait pas lancer la procédure avant la fin de cette année. Les principaux dirigeants européens ne vont cependant pas manquer de continuer à exercer une importante pression sur Londres pour clarifier rapidement les choses. Alors qu’un retour en arrière est désormais exclu, Theresa May devra vite trouver la parade pour recoller le vase détruit par les pro-Brexit, qui ont rapidement quitté le navire. Aucun cadeau ne sera fait à la nouvelle Dame de fer. Cela sera dans l’intérêt de l’UE et du Royaume-Uni.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)