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La mission de Spautz

Le nouveau ministre du Travail, Marc Spautz, pourra, à l’approche des fêtes de fin d’année, souffler. Souffler une dernière fois, serait-on tenté d’ajouter, car la mission qui l’attend s’annonce périlleuse.

Les chiffres du chômage ne sont qu’un signal d’alerte parmi d’autres. Lundi matin, l’Adem a annoncé que le Luxembourg comptait fin novembre plus de 19 900 demandeurs d’emploi, soit une hausse de 6,9 % sur un an.

Un facteur inquiétant est que les plus diplômés sont de plus en plus nombreux à ne pas trouver un emploi, alors que ce sont précisément ces profils hautement spécialisés qui sont recherchés désespérément par les patrons.

Cet avant-dernier bilan de l’année ne tient pas encore compte des 370 salariés qui seront, dans les semaines et mois à venir, mis à la porte par Amazon. Dans quelle mesure pourront-ils être recasés sur le marché du travail luxembourgeois?

Cette question reste encore sans réponse, tout comme la question de savoir si le licenciement massif chez le géant du commerce électronique est précurseur d’autres coupes douloureuses. «Je ne peux pas présumer de ce que les entreprises décideront, mais je constate que, pour certaines d’entre elles, la situation est difficile», indique le Premier ministre, Luc Frieden, dans l’interview qu’il nous a accordée en cette fin d’année.

Il souligne que l’État a la responsabilité claire de se «battre pour le maintien et la création d’emplois, en veillant à offrir aux entreprises un environnement économique propice».

Une très légère croissance du PIB se dessine à l’horizon. Mais un environnement économique propice suppose aussi un climat social sain et serein. Or les relations entre le gouvernement, les syndicats et le patronat n’ont cessé de se détériorer ces derniers mois.

Le Premier ministre entend laisser au nouveau ministre du Travail, Marc Spautz, la marge de manœuvre nécessaire pour réparer les pots cassés. Il ne craint pas de voir ce dernier, figure de l’aile sociale du CSV, nager à contre-courant.

«L’avoir avec nous est un élément clé pour réussir à mettre en œuvre la modernisation du pays», affirme même le chef du gouvernement.

Au regard des enjeux, aborder l’année 2026 dans un climat apaisé ne serait pas de trop.

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