Il y a quelques semaines, une voiture autonome d’Uber a percuté mortellement un piéton poussant son vélo, dans une ville d’Arizona, aux États-Unis.
Depuis, les débats autour de la voiture autonome sont nombreux tant les questions autour de la responsabilité en cas d’accident demeurent. En effet, si un capteur d’une voiture autonome se révélait défaillant et entraînait un accident, qui du constructeur automobile, du concepteur du capteur en question ou encore du développeur du programme informatique du capteur, serait responsable? Actuellement, impossible de le dire.
On ne parle même pas du point de vue des assurances, qui elles, vont vouloir savoir vers qui se retourner en cas d’accident. Mais en allant plus loin dans la réflexion, une autre question semble être au cœur des débats : quid de la moralité de l’intelligence artificielle (IA) commandant les véhicules de demain? La voiture autonome est dirigée par une IA qui calcule plus vite que le cerveau de l’homme et arrive à envisager, dans le meilleur des cas, toutes les situations possibles lors d’une situation critique afin de prendre la bonne décision. Mais qu’arrivera-t-il le jour où la machine devra choisir entre percuter une vieille dame pour éviter un accident frontal ou sacrifier les jeunes occupants se trouvant dans les deux voitures en question? Sur quels critères l’IA va se baser pour faire son choix? Comment une machine ou plutôt un algorithme va pouvoir prendre en compte la moralité humaine? C’est la grande question du moment qui n’a pour le moment aucune réponse.
Pour en revenir à cet accident tragique, la société Uber a décidé de suspendre ses tests de véhicules autonomes. Certains y voient la fin prématurée de la voiture autonome. Mais croire à cette hypothèse, c’est ne pas avoir de mémoire. Combien de morts a fait le développement de l’aviation, de l’automobile, du train ou encore du transport maritime sans pour autant être condamné? Seul le zeppelin a été abandonné après un accident tragique faisant 35 morts en 1937. Que l’IA se rassure, elle a encore de la marge avant d’être mise au placard.
Jeremy Zabatta