Accueil | Editoriaux | La guerre des nerfs

La guerre des nerfs

Cette semaine, les aéroports du Danemark ont vécu au rythme des intrusions de drones dans leur espace aérien. Bilan : des vols déviés, des passagers bloqués, des autorités sur les dents et des millions d’euros de pertes. En Norvège aussi, ces objets, relativement massifs, ont sillonné le ciel, histoire de perturber les transports. Il y a quelques jours, c’est un camp militaire français qui a été survolé par ce type d’engin. La question est maintenant de savoir qui se trouvait derrière les manettes et télécommandait ces appareils non identifiés. Mystère pour l’instant… mais tous les regards se tournent vers Moscou, qui s’est spécialisé dans cette guerre hybride en jouant avec les nerfs des Européens.

Plus nous haussons le ton avec la Russie, plus ce type d’actes augmente. C’est curieux. Ces manœuvres ne sont pas nouvelles et les mystérieux drones virevoltent çà et là depuis maintenant des mois sur le continent. Et cela va continuer. Les hommes du Kremlin pensent sûrement qu’en faisant cela, ils décrédibilisent les discours martiaux des chefs d’État européens. En effet, ils montrent que n’importe qui peut interrompre le trafic aérien d’un important aéroport en utilisant simplement un drone. La Russie, qui joue avec nos peurs, tente de montrer que nous sommes fragiles, vulnérables, faibles. Moscou devrait se concentrer sur son pays, quand on voit le nombre d’attaques ukrainiennes, par drones encore, visant ses installations pétrolières ou ses ports qui permettent de faire sortir du pays les précieux hydrocarbures.

Mais Moscou aime la propagande et essaye toujours d’humilier ceux qui lui tiennent tête. C’est ainsi. Aujourd’hui, nous savons maintenant que Poutine, et sa clique, utilisera tous les moyens pour tenter de nous faire baisser les yeux. Il n’y est pas arrivé en nous menaçant par diplomates interposés ou en faisant écraser des drones en Pologne ou ailleurs. Il utilise donc une autre méthode. Pour tétaniser nos gouvernants et notre population. Est-ce que ça va marcher? Violences et intimidation n’ont pas de prise sur les Ukrainiens malgré plus de trois ans d’horreur. Monsieur Poutine, cela ne marchera pas sur nous.