Le président russe, Vladimir Poutine, a donc lâché ses troupes sur l’Ukraine, hier. Bombes, victimes civiles et militaires se comptent par dizaines. Et l’offensive va durer. Le nouveau tsar s’est amusé avec les puissances occidentales pendant des semaines en expliquant que les troupes russes qui stationnaient aux frontières n’étaient là que pour des manœuvres, qu’elles avaient même commencé leur retrait. Il a multiplié les rendez-vous diplomatiques, écouté patiemment, s’est prêté au jeu des conférences de presse. Et puis, il a lancé son attaque dévastatrice avec le soutien de son laquais biélorusse. Et gare à celui qui l’empêcherait de mener à bien son plan sordide de soumettre les Ukrainiens, de les piétiner, de les humilier. La paranoïa du maître du Kremlin se concrétise donc aujourd’hui dans la guerre. Celle qui se déroule sous nos yeux impuissants en Ukraine sera-t-elle la dernière?
Notre réveil a été brutal hier. Il y a, à nos portes, un homme qui nous a obligés à faire un bond de quarante ans en arrière. Comme durant cette époque, nous allons devoir maintenant réagir pour préserver les frontières européennes qui, après cette attaque, sont redevenues très fragiles. Et s’habituer aux invectives, aux menaces venant de l’autre côté de ce nouveau rideau de fer qui vient de tomber sur notre continent. Il va falloir aussi nous habituer à revivre sous la menace d’un régime qui peut décider de lâcher ses chars n’importe quand, pour une vexation imaginaire ou réelle. Le rêve d’une Europe pacifiée et réglant ses conflits diplomatiquement vient de s’évanouir. L’Histoire se répète.
Des jours noirs attendent l’Ukraine et les Ukrainiens. Le rouleau compresseur russe est lancé et il semble que rien ne pourra l’arrêter, pas même la courageuse résistance de l’armée ukrainienne ou de la population. Si l’offensive se poursuit, la Russie aura conquis un nouveau pays, ou plutôt l’aura effacé en le plaçant sous son joug. Quelle sera la prochaine étape? Quel sera le prochain diktat de Poutine? Quelle sera sa prochaine menace? Et aurons-nous le courage de lui dire stop même si cela implique le pire?