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La forteresse inviolable

Les ministres de l’Intérieur européens étaient réunis à Amsterdam, lundi, pour discuter de la «crise» qui anime toutes les conversations depuis des mois maintenant, celle des migrants. Mais ni les murs érigés ni les conditions de vie déplorables dans les camps ni le froid et la Méditerranée ne semblent arrêter les flux de migrants venus chercher refuge et paix en Europe. Alors que l’Allemagne est à bout de souffle après avoir généreusement ouvert ses portes, les autres pays européens n’ont pas emboîté le pas et les sommets se transforment depuis en comptes d’apothicaires. La majorité des États préfère dépenser leur argent pour garder leurs frontières hermétiques à cet afflux.

Pour les autres pays plus exposés, c’est devenu leur problème. Ainsi on parlait hier de «pression» sur la Grèce, véritable porte d’entrée de l’Europe et qui n’arrive plus et depuis longtemps à gérer cet afflux. Au lieu qu’une solidarité européenne ne se mette en place, les pays situés au front comme l’Italie et la Grèce sont livrés à eux-mêmes. Pas étonnant que les candidats à l’exil ne soient pas bien filtrés à leur arrivée. Sans même parler de terroristes qui peuvent facilement se glisser parmi les migrants. Les conditions d’accueil sont inhumaines, Médecins sans frontières le rappelait hier, lors d’une conférence de presse à Luxembourg.

Les demandeurs d’asile qui partent donc relativement en bonne santé de leur pays d’origine arrivent épuisés et bien souvent traumatisés du voyage semé d’embûches qu’ils ont du faire pour arriver jusqu’en Europe. À Calais, la situation est devenue tellement intenable que les autorités locales en appellent à l’armée.

Les discours de fermeté et toutes les barrières érigées n’arrivent pas à contenir des milliers de gens qui veulent à tout prix offrir un futur à leurs enfants. En attendant, tout cela fait bien les affaires des passeurs qui s’enrichissent sur le dos des réfugiés et des États. L’idéal humaniste européen est vraiment tombé bien bas. Va-t-on continuer à fermer les yeux et rêver d’une Europe telle une forteresse inviolable ou va-t-on trouver une solution viable pour offrir un accueil dans la dignité?

Audrey Somnard

2 plusieurs commentaires

  1. Poser cette question est y répondre : la plupart des pays européens concernés par cet afflux – sans précédent – de réfugiés vont rester sur leur position et résister autant qu’ils le pourront à cette véritable marée en bouclant leurs frontières.

    Principale responsable : l’Allemagne et surtout Angela Merkel qui a créé un véritable appel d’air en prônant une « Wilkommen Politiek » sans limite complètement irresponsable et qui l’isole d’ailleurs de plus en plus.

    Cette politique (relayée, mais de plus en plus mollement, par les médias officiels) est basée sur le mensonge et la tromperie : on nous a vendu l’idée que ces réfugiés, bardés de compétences en tous genres, allaient pallier le déficit de main-d’oeuvre, notamment en Allemagne (population vieillissante, …etc.) alors qu’il y a déjà des millions de sans-emploi en Europe et que si elles ont le choix, les entreprises génératrices d’emplois (essentiellement en Allemagne) préféreront toujours recruter des Espagnols, des Polonais, des Tchèques…etc. plutôt que des demandeurs d’asile qu’il faudra former de A à Z (en commençant par l’apprentissage de la langue) et qui resteront « culturellement » difficilement intégrable.

    Et l’obsessionnel « Wir schaffen das » (Nous allons réussir ça) de Merkel est aussi un leurre de premier ordre : on nous vend l’idée que l’intégration des nouveaux arrivants va réussir cette fois. Force est de constater pourtant que l’intégration des vagues précédentes d’immigration (essentiellement maghrébine en France et en Belgique par exemple, turque en Allemagne) est un échec. Dans le meilleur des cas, on peut parler d’une cohabitation forcée +/- viable mais certainement pas d’intégration. Le communautarisme et le repli sur soi sont la règle générale avec de rares exceptions. Et qu’on le veule ou non, cela ne va pas changer. Alors, pourquoi cela réussirait-il cette fois ?

    Mais que faut-il (ou fallait-il faire) alors ?

    – ne pas créer cet appel d’air et promettre monts et merveilles à ces réfugiés : ça aussi c’est un mensonge
    – rester toutefois sensibles à l’aspect humanitaire en accueillant dans de bonnes conditions les plus vulnérables (je pense aux familles avec enfants qui restent minoritaires dans la masse des arrivants)
    – aider ces populations à remettre de l’ordre dans leurs pays (je pense essentiellement à la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan et la Libye), par la force si nécessaire, même si on patauge lamentablement jusqu’ici dans la lutte contre Daech, et permettre à ces gens de rester chez eux et/ou d’y retourner.

    Facile à dire bien sûr et ce n’est que mon humble avis car pas plus que d’autres, je n’ai de recette « miracles » à proposer mais ce serait (ou cela aurait été) peut-être un bon début même s’il est un peu tard maintenant et que nous nous dirigeons tout droit vers un chaos sans précédent dont il est encore bien difficile de cerner tous les contours.

  2. Bonjour Madame Audrey Somnard ;
    La réunion des Ministres de l’Intérieur européens en Amsterdam, a ma connaissance, il était programmé par avance de revoir ce qui a étais tracé par les autres !!!!.Est le dossier des migrants resteras sur les pays ‘’des forteresse inviolable’’, comme vous appeler, Madame Audrey, arranger sur au bout de la table de réunion, Tant que la dignité de ces gens des migrants a divers âges, il a été soufflé en faire démolirez toute une civilisation d’un peuple entier, par une machine fatale des terrorismes surnommée ‘’Daache’’, si en arrivent à faire remettre les objets a ces place d’origine, dans ce cas la majorité des migrants restants dans leur pays natale, en contre partie les pays européenne, avoir généreusement ouvert les portes de frontière sans crainte…..juste mon points de vous, merci bien.