Tous les yeux sont actuellement rivés vers Rio. Après l’Euro de football et le Tour de France, les fans de sport ne sont toujours pas rassasiés cet été. Le décalage horaire éloigne un peu de la ferveur des Jeux, et la polémique sur les infrastructures inachevées planent encore. Les autorités brésiliennes ont beau se démener pour que les Jeux se passent dans un esprit de fête, on est loin du compte. Le climat mondial n’est pas des plus apaisés, et les Jeux olympiques auraient pu être un bon prétexte pour s’échapper un peu des nouvelles désespérantes du monde. Mais même au sein de la compétition, le climat est tendu. Un nageur français a dénoncé le vainqueur chinois de son épreuve de s’être dopé. Le Français est lui-même arrivé 5e de l’épreuve alors qu’il était favori. Simple mauvais perdant ou dégoûté de perdre à la déloyale face à des concurrents tricheurs ? Ces soupçons qui planent, avec une Russe sifflée sur le podium, s’ajoute à une mauvaise ambiance qui a gagné les compétiteurs.
On est loin des valeurs de l’Olympisme, mais le dopage est devenu un véritable jeu de chat et de la souris entre des tricheurs ayant une longueur d’avance, face à des fédérations et des instances qui traquent les tricheurs sans vraiment de résultat. Les athlètes Russes écartés n’ont pas empêché de jeter un voile de doute sur les autres compétiteurs, Russes ou étrangers finalement. Les médias sont donc tiraillés entre la glorification des résultats sportifs qui font rêver un public en mal d’exploits, et le doute qui plane sur des records sans cesse repoussés.
Faut-il continuer à vivre dans le déni et passer outre le fait que les tricheurs passent toujours entre les mailles du filet ? Ou faut-il se rendre à l’évidence et accepter le risque de voir des exploits sportifs qui ne sont pas seulement dus aux efforts constants tout au long de l’année. Force est de constater que la compétition et l’envie de se dépasser sont des valeurs qui ne sont pas prêtes de s’envoler. À peine commencée, la fête de Rio est d’ores et déjà gâchée.
Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)
Audrey, je trouve vos propos sombres, négatifs, sinistres.
Mais cela est parfaitement en ligne avec la sinistrose savamment entretenue par certains éditorialistes du Quotidien (les derniers éditos de Christophe Chohin donnent simplement envie de se pendre).
Je suis un peu les jeux et suis impressionné par la beauté des images, la qualité des reportages, l’absence d’incidents techniques ou autres. Et s’il y a eu quelques soucis de dernière minute avec les infrastructures, c’est visiblement réglé et on n’entend d’ailleurs plus personne se plaindre.
Evidemment les nageurs français sont plus beaux (surtout Lacourt lol), plus propres et plus intelligents que les autres mais quand on ne gagne pas, on est frustré. Evidemment qu’il y a des problèmes de dopage mais sans tomber dans l’angélisme, on aurait tort de bouder son plaisir. Laissons les instances concernées s’occuper de ça ou arrêtons tous les sports…
Je suis un peu les jeux et j’ai vu en quelques jours plein de choses qui m’ont réjoui : le passionnant concours d’équitation hier où les Français ont finalement émergé, les dramatiques et incroyablement spectaculaires épreuves de cyclisme sur route dans des paysages époustouflants, quelques épreuves d’aviron dans un décor de rêve (si la baie de Rio est polluée, ça ne se voit pas) et puis cette image étonnante en beach-volley d’Allemandes en bikini face à des Egyptiennes en tenue réglementaire islamique (je suis sûr que cela vous a fait sourire aussi).
Notre monde n’est pas parfait mais il faut prendre du plaisir là où on peut (encore) en trouver et jusqu’ici, ces JO me réjouissent. Non, la fête n’est pas gâchée et tant pis pour les esprits chagrins.