Les derniers chiffres de nouvelles infections au coronavirus sont trompeurs. Certains pourraient se dire aujourd’hui qu’avec l’augmentation très limitée de cas et un nombre grandissant de personnes considérées comme guéries, le plus grave de la crise sanitaire est derrière nous. C’est un leurre.
«La première vague d’infections a été assez modérée. Il faut toutefois éviter toute sorte d’euphorie», ne cesse de clamer la ministre de la Santé, Paulette Lenert. Et pour cause : des modèles établis par des chercheurs de l’université du Luxembourg et du Luxembourg Institute of Health (LIH) dessinent des scénarios effrayants. Si l’ensemble des mesures de confinement étaient levées dès lundi, sans aucun maintien des gestes barrières, le nombre de personnes infectées pourrait atteindre les 427 000 en fin d’année. Les soins intensifs pourraient alors être confrontés à plus de 200 patients. Le nombre de décès provoqués par le Covid-19 serait susceptible de monter jusqu’à 2 246 morts.
La vigilance et la discipline restent donc de mise, et ce, pour de longs mois encore. Apprendre à vivre avec le virus constitue la prochaine étape majeure. Il sera important de continuer à respecter une distance de sécurité et de porter un masque. Il faudra éviter en toute circonstance un sentiment de sécurité qui sera illusoire.
En parallèle, la population aura un rôle actif à jouer pour mieux faire comprendre aux scientifiques les caractéristiques du coronavirus. C’est dans cet ordre d’idées que le gouvernement s’est fixé l’ambitieux objectif de tester dans le délai d’un mois l’ensemble des 626 000 habitants du pays. S’y ajoutent les 214 000 frontaliers. Le dépistage ne sera pas obligatoire, mais selon le ministre Claude Meisch, il s’agit du prix à payer pour retrouver plus de liberté. La combinaison des restrictions, des gestes barrières et d’une large campagne de dépistage est en l’absence de vaccin le seul moyen pour continuer à endiguer au mieux la propagation du Covid-19.
David Marques