L’état d’urgence adopté par la Chambre répond à l’état de crise du pays et permet de prendre rapidement les mesures nécessaires pour faire face au Covid-19. L’état d’urgence pose tout de même la question du bon fonctionnement démocratique : la Chambre est-elle toujours en mesure de remplir ses fonctions législatives ? Peut-elle assurer dans ces conditions sa fonction d’instance de contrôle du gouvernement ?
Aucun député ni président de groupe politique à la Chambre contacté par Le Quotidien ne rue dans les brancards à cet effet. Tous soulignent l’importance de l’unité nationale dans cette période difficile. Même le Conseil d’État relevait, dans son avis sur le projet de loi relatif à la mise en place d’un régime d’aides en faveur des petites et moyennes entreprises en difficulté financière, qu’il «aurait désormais également été tout à fait concevable d’adopter ces mesures, justifiées par l’urgence dans le contexte de la réponse à l’épidémie « Covid-19 », à travers un règlement pris sur base de l’article 32, paragraphe 4, de la Constitution», bref : passer par l’état d’urgence.
Autre signe que l’esprit démocratique continue de régner à la Chambre : une motion déposée par le parti d’opposition déi Lénk pour «présenter à la Chambre des députés, après la fin de l’état de crise, un bilan exhaustif de l’ensemble des dérogations émises par le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire» a trouvé l’aval de tous les députés, tous partis confondus. Ce qui arrive plutôt rarement en temps normal.
La Chambre s’adapte et déménage au Cercle Cité pour se réunir en plénière tout en respectant les mesures de sécurité sanitaire. Le défi logistique a déjà été relevé en d’autres circonstances et réussi, notamment pour de grandes réunions parlementaires internationales. Le calendrier n’est pas encore connu et le programme des prochaines sessions reste encore à définir, mais tous les députés assurent que la Chambre est pleinement opérationnelle et qu’elle fait bloc avec le gouvernement pour sortir le pays de la crise.
Chris Mathieu
« Il n’aura échappé à personne que le postulat démocratique affirme que les médias sont indépendant, déterminés à découvrir la vérité et à la faire connaître ; et non qu’ils passent le plus clair de leur temps à donner l’image d’un monde tel que les puissants souhaitent que nous le représentions, qu’ils sont en position d’imposer la trame des discours, de décider ce que le bon peuple a le droit de voir, d’entendre ou de penser, et de « gérer » l’opinion à coup de campagne de propagande. »
Noam Chomsky – Edward Herman
La Fabrication du consentement