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La croissance dans le viseur

La croissance économique a figuré au centre des débats de la déclaration du Premier ministre sur l’état de la Nation. Si Xavier Bettel s’est réjoui, avec ses ministres en charge des Finances et de l’Économie, d’un taux de croissance qui dépasse largement les 4%, les partis de l’opposition se sont montrés bien plus critiques.

À la base, une forte croissance est à saluer. Elle témoigne de la bonne santé de l’économie d’un pays. Or cela implique aussi des répercussions sur son infrastructure. Plus de croissance équivaut toujours au Luxembourg avec la création de plus d’emplois, avec à la clé plus de personnes qui doivent rejoindre leur lieu de travail. Avec ceux qui s’installent au Grand-Duché, le besoin en termes de logement ne fait que s’accroître.

Le Premier ministre a esquissé ces éléments lors de sa déclaration. Mais ces réflexions n’étaient pas suffisantes aux yeux de l’opposition, qui a fustigé le manque de vision et de clairvoyance du gouvernement dans cet épineux dossier.

En automne dernier, un large débat sur la «croissance qualitative» avait été lancé. Ce terme a cependant complètement disparu de la déclaration de Xavier Bettel. Le Premier ministre a plus mis l’accent sur la forte croissance comme preuve du bon travail fourni par son gouvernement.

Le débat lancé en octobre et novembre de l’année dernière reste cependant primordial. On sait aujourd’hui que le système social du Grand-Duché reste très (trop?) dépendant d’une croissance soutenue. Parmi les premières pistes dégagées il y a quelques mois, il y a celle d’une croissance produite sans obligatoirement passer par une augmentation du nombre d’emplois.

Bien d’autres pistes restent à creuser dans les mois à venir. Très critiques, les partis de l’opposition devront eux aussi prendre plus concrètement position en vue des législatives de 2018. En attendant, l’important retard pris pendant de longues décennies, surtout dans le domaine du logement, continue d’être résorbé progressivement. Mais le bout du tunnel est encore loin.

David Marques