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La coupe est pleine

Le séculaire hymne national, Ons Heemecht, aurait-il été «bafoué» par les multiples cas de pollution de cours d’eau survenus dans un intervalle d’à peine quelques semaines ? La réponse s’avère affirmative si l’on se réfère à la première strophe de «Notre patrie» de Michel Lentz qui rend hommage (outre la Moselle) à deux des trois cours d’eau récemment souillés, à savoir l’Alzette et la Sûre.

Le parallèle entre ces différents désastres environnementaux et les paroles de l’hymne national a d’ailleurs brièvement été fait par un député, jeudi à la Chambre. Une assemblée parlementaire qui, d’ailleurs, s’est montrée unie comme rarement, à l’occasion de l’heure d’actualité demandée par le DP au sujet de ces récentes catastrophes écologiques répétées au détriment de plusieurs cours d’eau. Car il s’agit bien là de véritables «catastrophes», en bonne et due forme, qui affecteront certainement l’environnement naturel du pays de manière durable.

Cela dit, l’aspect le plus déplorable dans toute cette histoire vaseuse est qu’elle n’ait pu être évitée. Comment expliquer par exemple que des milliers de mètres cubes d’eaux impures aient pu être déversés dans l’Alzette, et ce, durant 20 heures, sans qu’aucun système d’alarme ne se déclenche ? Comme l’a fait si justement remarquer le député Marc Goergen, comment cela a-t-il pu être possible, à l’heure où tout le monde parle «digitalisation» ?

De manière plus générale, et comme l’ont souligné l’intégralité des parlementaires qui se sont exprimés jeudi en plénière, comment peut-on s’imaginer que ce genre d’accident puisse se produire dans un pays aussi développé, où les moyens financiers sont disponibles ? Encore faut-il les investir aux bons endroits !

Certes, la ministre de l’Environnement a bien insisté sur le fait qu’un plan d’action national était en cours d’élaboration. Il ne reste donc plus qu’à espérer que celui-ci soit efficace et qu’il puisse éviter, à l’avenir, ce genre de désastres écologiques. En attendant, la coupe est pleine et le vase, lui, prêt à déborder.

Claude Damiani