Le salon de l’Automobile de Francfort a ouvert ses portes au public jeudi. Au programme, dix jours de nouveautés et de modèles surprenants et, bien souvent, inabordables. Il y a quelques stands qui attirent toujours l’œil et d’autres qui sont un peu plus discrets, mais qui annoncent pourtant une petite révolution. Mais nous ne parlerons pas ici de la révolution des voitures qui se conduisent toutes seules ou des autoroutes intelligentes. Non, nous parlerons plutôt d’un stand décoré avec un rouge flamboyant. Il s’agit de l’espace réservé au constructeur automobile chinois Chery, qui présente en Allemagne un modèle de SUV pour le marché européen.
Les automobilistes européens ne doivent pas faire les surpris. Ils roulent ou ont déjà roulé dans des voitures fabriquées en Chine. Selon la presse spécialisée, les Honda Jazz construites entre 2007 et 2015 et roulant en Europe ont été fabriquées dans l’empire du Milieu. La Chine a donc mis un pneu depuis bien longtemps sur le sol européen sans que personne ne s’en aperçoive ou veuille le voir! De plus, certains constructeurs automobiles américains n’hésitent pas, comme leurs homologues japonais, à fabriquer certains de leurs modèles en Chine pour ensuite les réexpédier aux États-Unis. Espérons que Donald Trump n’est pas encore au courant… Un autre exemple? Les berlines Volvo S90 sont construites intégralement en Chine. Les premières ont débarqué en mai… grâce à la nouvelle route de la soie mise en place via un train reliant la Chine à l’Europe.
Avant de voir débouler de nouvelles marques automobiles aux noms exotiques, il va certes falloir attendre un (petit) peu. Mais la longue marche des constructeurs chinois vers l’Europe a débuté et ne s’arrêtera pas. De quoi faire trembler les marques historiques du continent et, surtout, les centaines de milliers d’ouvriers qui travaillent dans leurs usines. Construire une voiture en Chine coûterait 40 % de moins! Reste une solution : investir dans l’innovation pour contrer ce menaçant géant chinois.
Laurent Duraisin